Titeuf Mega Party (version dématérialisée, v1.1.0, sortie le 21 novembre 2019), Développeur: Balio Studio, Éditeur: Microids
Titeuf Mega Party n’est autre que le “remaster” de Titeuf Mega Compet’, un party-game initialement développé par Eden Games pour le compte d’Atari et sorti en 2004 sur PlayStation 2. Pour une raison qui m’est encore obscure, Microids a donc décidé de confier le “remaster” de ce titre au studio belge Balio Studio, plutôt habitué aux jeux sur smartphones.
L’histoire principale du titre vous propose de suivre les bêtises de Titeuf et de sa bande dans trois lieux distincts (Ecole, Classe de Neige, Quartier), sachant que vous pourrez partir à l’aventure seul ou accompagné d’un ami. Il ne faut pas chercher de grande finesse dans le scénario puisque chaque épisode se résume à une accumulation de défis (mini-jeux) et de bêtises à effectuer. Il y a tout de même une trame puisqu’en regardant la télévision, Titeuf a appris qu’il était possible de cloner des moutons et prend peur en s’imaginant dupliqué à l’infini. C’est alors qu’une idée de génie illumine le cerveau de son ami Hugo: il suffit de faire le plus de bêtises possibles pour ne pas être choisi comme cobaye ! Il suffisait d’y penser…
Au nombre proche de la cinquantaine, les mini-jeux se révèlent finalement assez basiques (il n’y a jamais plus de 2 ou 3 boutons d’action) et pas toujours évidents à comprendre du premier coup (même si un mode entrainement vous permet de mieux appréhender le concept). En revanche, quel dommage que les chargement soient si longs et vous risquez de maudire plusieurs générations de développeurs si vous êtes contraints de recommencer encore et encore certains mini-jeux. Tant qu’à vouloir remasteriser un titre, les développeurs auraient peut-être dû se concentrer sur ce point (en sachant qu’ils ne se sont pas non plus vraiment penchés sur le côté graphismes qui vous replongera dans les designs de la période “Wii”).
De plus, il faut toute même être familier de l’humour “cours de récré” pour ne pas se sentir insulté. Par exemple, dans le mini-jeu “Tchernodébyle”, il vous est demandé de “trouver des légumes qui font prouter” et la seule action disponible est d’appuyer sur le bouton A pour “lâcher les gaz”. En fait, le jeu se résume à regarder un camarade de classe vous montrer un panneau avec un légume et s’il a des vertues “pêteuses”, il vous suffit d’appuyer sur un bouton. Si vous remportez la victoire à la fin du chrono, vous marquerez plus de points que votre adversaire, sachant que le but est de dépasser un certain score (la barre de Méga Cool) pour passer à l’épisode suivant.
Une fois l’histoire principale terminée, vous pourrez vous délecter des modes additionnels vous proposant des duels de 2 à 4 joueurs sur les mini-jeux débloqués au gré des différents épisodes. C’est surtout là, lorsque vous ferez face à de vrais joueurs, que vous allez maudire la maniabilité plus qu’approximative du jeu. Encore contre l’IA, il est possible de se débrouiller plus ou moins bien suivant le niveau de difficulté sélectionné, mais contre d’autres personnes, c’est une toute autre histoire !
Durant nos parties (jeu testé en solo et avec des enfants de 6 ans), nous avons également pu rencontrer des bugs de collision (les joies de la “3D” anguleuses à l’ancienne), des murs invisibles (malin pour délimiter les espaces autorisés) et des freezes en revenant du dashboard de la Switch (moins gênants). Et c’est sans compter sur les textures qui auraient bien eu besoin d’un coup de fouet pour se rapprocher des standards actuels (voire même du début des années 2010).
Vous l’aurez très certainement compris mais Titeuf Mega Party est à réserver aux (jeunes) joueurs avisés qui pourront s’amuser à certains mini-jeux mais qui souhaiteront rapidement passer à autre chose, notamment en raison des lenteurs de chargement entre chaque session qui feront fuir les plus impatients. En soi, que vous accrochiez ou non à l’univers de Titeuf, le titre est surtout là pour nous rappeler ce qu’était un party-game il y a quinze ans et nous faire prendre conscience de tout le chemin parcouru depuis cette époque. De là à vouloir perdre plusieurs heures pour s’en rendre bien compte …