The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel IV (version dématérialisée, v1.0.2, sortie le 9 avril 2021), Développeur: Nihon Falcom Corporation, Éditeur: NIS America
A l’origine, The Legend of Heroes est une série développée par Nihon Falcom qui a vu le jour en 1989 sur PC au Japon et qui a eu le droit à plusieurs épisodes ainsi qu’à des séries spin-off. Parmi ces dernières, The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel est sorti au Japon en 2013 sur PS3 et PS Vita, avant d’avoir le droit à des portages/traductions en Occident, et à plusieurs suites jusqu’à The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel IV sorti en 2018 au Japon, puis fin 2020 sur PS4 en Occident, avant d’arriver sur Nintendo Switch (entre autres plateformes).
Soyons clairs dès le début: si vous n’avez jamais touché à un seul épisode de la série, vous risquez malheureusement d’être perdus au milieu de tous les noms qui apparaissent à l’écran, et de ne pas vraiment comprendre les tenants et aboutissants des conflits entre les différentes factions/régions. Alors bien évidemment, le studio a pensé à inclure une section reprenant l’ensemble de l’histoire des trois précédents volets mais il n’a pas vraiment d’amusement à lire des pages et des pages de textes pour essayer de tout comprendre. Surtout que tout est en anglais, ce qui rajoute une difficulté supplémentaire à l’ensemble car même en maitrisant l’anglais, difficile de rester concentré aussi longtemps pour lire des dizaines/centaines d’écrans de textes.
Et quand vous lancerez le jeu pour la première fois, nouvelle désillusion puisque l’introduction dure plus de 30 minutes et que vous passerez donc votre temps à regarder l’action à l’écran (heureusement que le chara-design est aux petits oignons), à lire des dizaines de dialogues (sans forcément tout comprendre) et à appuyer sur un bouton pour passer à la phrase suivante… Bien évidemment, il est possible de zapper cette partie mais il ne faudra pas vous étonner d’être complètement perdus pour la suite de votre aventure. Surtout que l’histoire devrait vous tenir en haleine durant plus de 100 heures (et oui…), alors vous n’êtes vraiment pas à 30 minutes près…
Alors pour la petite histoire, sachez que je me suis arrêté (pour l’instant) après près de 120 heures de jeux, à quelques encablures du combat final qui m’a déjà donné pas mal de fil à retordre. En cherchant un peu sur Internet, j’ai découvert qu’il y avait en plus une véritable fin à débloquer, puis une option New Game+, sans compter toutes les quêtes annexes que je n’ai pas pris le temps de faire. Autant vous dire que si l’univers vous accroche, vous risquez de passer un temps tout simplement énorme sur cet épisode (si tant est que vous ne décidiez pas de refaire les jeux précédents pour bien tout comprendre, surtout que le troisième avait eu le droit à une traduction française: un comble).
Le titre est décomposé en chapitres, sans compter le prologue (faisant intervenir des personnages bien connus des fans), qui correspondent chacun à des dates bien précises et qui permettent de découvrir de plus en plus la carte du monde. D’un point de vue graphique, ça se voit que le moteur commence à dater et il faut parfois faire un petit effort pour vraiment se plonger dans l’ambiance, même si le cel-shading 3D permet de cacher quelque peu la misère.
Alors bien évidemment, vous pouvez parcourir le jeu sans tout comprendre, en axant uniquement votre plaisir sur les combats et la bonne nouvelle, c’est que là aussi il y a matière à s’amuser, surtout qu’ils reprennent le principe de la barre de combats avec l’ordre des actions de vos alliés et des ennemis. Comme dans tout bon JRPG qui se respecte, les premiers combats seront l’occasion pour le joueur d’être enseveli sous un nombre incalculable de didacticiels vous présentant les différentes façons d’attaquer (dont les attaques spéciales), les combats en équipe (avec un équipier en support), les liens qui peuvent exister entre les personnages et j’en passe. Soyons clairs, il est très difficile de tout assimiler dès les premiers combats et vous serez certainement tentés de les passer en mode “auto” histoire de profiter du spectacle à l’écran sans trop vous prendre la tête (et il faut avouer que les différentes actions sont un régal à regarder). Alors cela marche parfaitement contre les ennemis lambdas, mais il sera impossible de vaincre certains d’entre eux de cette manière et vous vous retrouverez bien dépourvus si vous ne maitrisez pas un tant soit peu les combats en mode manuel. Vous êtes prévenus, même en mode de difficulté le plus facile (il en existe cinq), il y aura un peu de répondant en face ! Et sans trop vous dévoiler de l’histoire, sachez que vous aurez également l’occasion de participer à des combats de méchas qui apportent une autre dose de stratégie…
Et si vous aimez vraiment l’univers du titre et que vous souhaitez flâner un peu plus longtemps, sachez qu’il existe une pléthore d’activités annexes comme la pêche, ou encore un Puyo-Puyo like, mais surtout un jeu de cartes baptisé Vantage Master qui, à lui seul, pourrait vous faire perdre plusieurs heures.
Conclusion de la série Trails of Cold Steel initiée en 2013, The Legend of Heroes: Trails of Cold Steel IV est une franche réussite sur tous les plans, si tant est que l’on connaisse un peu le background de l’univers (il est vivement conseillé d’avoir joué au troisième opus qui finissait sur un énorme cliffhanger). En revanche, il est incompréhensible que le studio ou l’éditeur n’ait pas consenti à prendre un peu de temps pour proposer une traduction française : c’est un manque de respect pour ceux qui avaient joué à Trails of Cold Steel III (qui bénéficiait d’une traduction, certes imparfaite), mais surtout cela risque de rajouter de la frustration et de freiner les ardeurs de bon nombre de fans de JRPG. Et histoire d’avoir la série complète sur Nintendo Switch, on espère fortement que le studio se décidera à porter les deux premiers épisodes sur la console hybride de Nintendo avant d’initier une nouvelle saga…