The Cruel King and the Great Hero (version dématérialisée, v1.0.0, sortie le 11 mars 2022), Développeur: Nippon Ichi Software, Éditeur: NIS America
Après le succès de The Liar Princess and the Blind Prince sorti en 2019 en Occident, Nippon Ichi Software revient nous voir cette année avec un nouveau JRPG qui fleure bon l’innocence et la joie de vivre, à savoir The Cruel King and the Great Hero. On ne va pas se mentir, la première chose qui vient à l’esprit en voyant les captures d’écran du jeu, c’est clairement la beauté du titre, avec une direction artistique portée par ses dessins réalisés à la main. La petite Yuu, l’héroïne du jeu est vraiment mignonne avec sa gamelle sur la tête en guise de casque mais les décors ne sont pas en reste avec un souci du détail absolument dingue, que ce soit en terme de design ou d’animations au second plan. Si l’on n’était pas rattrapé de-ci de-là par des combats surprises, nul doute que l’on passerait le plus clair de son temps à flaner dans les niveaux afin de découvrir l’étendue du talent des artistes du studio.
Mais revenons déjà à l’histoire du titre. Vous incarnez donc Yuu, fille du Grand Héros qui a vaincu le Roi Démon par le passé. Mais voilà, dans ce monde où les humains vivent à l’abri derrière leurs fortifications, notre jeune protagoniste vit au milieu des monstres, bien surveillée par le Roi Dragon qui règne sur tous ses congénères. Sauf que Yuu, bercée par les contes relatant les exploits de son père, aime l’aventure et descendre de sa montagne, quitte à devoir se battre contre des hordes de monstres assoiffés de sang. N’ayez crainte, le Roi Dragon n’est jamais très loin (il a bien du mal à se défaire de ce côté paternaliste) et vous le verrez furtivement s’agiter au second plan, tentant tant bien que mal d’aider et de protéger Yuu au fil de ses péripéties…
D’un point de vue jouabilité, on se retrouve face à un RPG saupoudré de metroidvania: le cocktail fonctionne à merveille et c’est vraiment un pur régal de suivre cette grande aventure. Les combats sont simples, même s’ils requièrent un minimum de stratégie suivant les ennemis, et on trouve rapidement ses marques pour avancer, seul ou accompagné. Le plus gros inconvénient vient probablement de ces combats qui peuvent vous prendre par surprise, et parfois s’enchainer rapidement là où vous souhaiteriez pouvoir avancer tranquillement: cela en devient même un poil rébarbatif lorsque les combats s’enchainent avec des ennemis apparaissant dans la même disposition. A noter que si les ennemis se trouvant dans une zone sont plus faibles que vous, vous aurez la capacité de courir dans cette zone, ce qui réduira grandement la possibilité de déclencher des combats contre certains ennemis: c’est déjà une bonne chose !
Le jeu propose des sauvegardes automatiques à chaque changement de zone, mais je vous conseillerais tout de même de faire de belle réserves de potions de soin car certains adversaires auront tendance à taper très fort. Heureusement, si vous gagnez assez d’XP à la fin d’un combat et que vous passez de niveau, votre barre de vie sera de nouveau poussée à son maximum: c’est toujours ça de gagné.
En soi, le titre pourrait être un excellent exemple pour que les enfants appréhendent les concepts autour des JRPG: c’est beau, c’est facile à prendre en main et on ne s’ennuie pas ! C’est bien simple: visuellement, le titre est vraiment accrocheur et à chaque partie je me retrouvais avec des petites têtes blondes derrière moi, regardant défiler les actions à l’écran avec des visages enjoués. Mais, car il y a toujours un mais, l’éditeur a une fois de plus choisi de se passer d’une traduction française ce qui empêchera de facto les jeunes joueurs de profiter du titre alors qu’il aurait été une excellente porte d’entrée vers le RPG pour nombre d’entre eux.
Au final, The Cruel King and the Great Hero est un superbe RPG qui restera très certainement gravé dans vos mémoires, si tant est que vous ayez un minimum de vocabulaire en anglais. Visuellement superbe, agréable à jouer malgré certains passages répétitifs, et doté d’une narration parfaitement maitrisé, le titre se termine en une dizaine d’heures et certains d’entre vous n”hésiteront pas à y revenir par la suite pour se reprendre une petite claque en terme de design (ou pour finir les quêtes annexes). Mais en l’état, on ose surtout espérer qu’il ne faudra pas attendre encore trois ans avant de découvrir le prochain chef d’oeuvre du studio…