The Caligula Effect 2 (version physique, v1.0.0, sortie le 22 octobre 2021), Développeur: FuRyu, Éditeur: NIS America

En 2016, FuRyu nous avait proposé The Caligula Effect sur PlayStation Vita, un RPG solo où des personnes se retrouvaient bloquées dans un monde virtuel baptisé Mobius, un monde créé par une vocaloid nommée Miyu: un mélange des genres bien déjanté que l’on devait notamment à Tadashi Satomi qui avait travaillé sur les premiers Persona. Le titre ayant bénéficié d’une certaine aura chez les joueurs, le studio Historia eut la lourde tâche de créer un remake (déjà…) intitulé The Caligula Effect: Overdose et tournant sous Unreal Engine 4, avec notamment des graphismes améliorés mais également une ribambelle de contenus supplémentaires (dont de nouvelles fins). Deux années plus tard, NIS America et FuRyu nous proposent tout naturellement de découvrir la suite sobrement nommée The Caligula Effect 2.

Les grandes lignes restent identiques puisque dans le monde réel, les humains continuent à faire face à une maladie qui les plonge dans le coma et les envoie dans un monde virtuel. Et c’est ainsi que vous allez être amenés à découvrir Redo, un nouveau monde sous le joug de sa déesse Regret, dans lequel évolue notre protagoniste. Ce dernier va rapidement rencontrer une vocaloid nommée Kii et clamant être la fille de Miyu. A vous d’essayer d’y voir un peu plus clair avec votre groupe de résistants (le Go-Home Club) qui va vous épauler dans votre lutte contre Regret et ses tueurs à gage du Obbligato Musicians, et ainsi tenter de regagner le monde réel…

A noter qu’il n’est pas nécessaire d’avoir fait le premier épisode pour comprendre cette suite, le changement de monde virtuel étant bien évidemment salvateur, mais si vous souhaitez avoir un peu de background (il y a tout de même quelques rappels ici ou là), sachez qu’une série animée est disponible sur certaines plateforme légales, histoire de rattraper rapidement votre retard. Et pour ce qui est de la compréhension globale du jeu, il est à noter qu’une fois de plus avec NIS America, le titre ne bénéficie que de textes en anglais, avec des doublages uniquement en japonais. L’ensemble se comprend assez bien mais certains personnages ont tendance à utiliser des phrases qui font fi de toutes les règles de grammaire communes ce qui peut demander un peu plus de gymnastique cérébrale: vous êtes prévenus !

Si l’univers est plutôt attachant, il faut tout de même noter que le titre souffre instantanément d’un énorme retard technique : c’est flou, pas toujours très bien animé (c’est assez rigide), et les décors sont franchement vides. C’est bien simple, l’interface est la seule partie du jeu qui est résolument moderne et plutôt bien pensée, là où le reste devrait faire saigner quelques paires d’yeux. Heureusement, le jeu est sauvé de la catastrophe par un chara-design réussi et parfaitement maitrisé, ainsi que par des combats dynamiques qui viennent émailler vos longues phases d’exploration. Il est à noter d’ailleurs que l’Imaginary Chain est une excellente trouvaille qui vous permet de prévisualiser les attaques, et donc de mieux anticiper les attaques ennemies avec une grosse part de stratégie qui vous révèlera son énorme potentiel lorsque vous aurez acquis la pleine connaissance des possibilités de vos amis/ennemis.

D’un point de vue durée de vie, comptez quasiment trente heures pour en voir la fin une première fois, sachant qu’il y a un nombre assez fou de quêtes annexes qui peuvent venir gonfler cette durée de vie (avec des thématiques très en vogue comme le harcèlement ou encore la perte d’êtres chers). Ayant traversé le jeu en difficulté normale (il y a quatre niveaux, Normal n’étant que le second) et en ayant déjà quelque peu galéré, il y a fort à parier que les fans du genre trouveront un certain challenge en se frottant à la difficulté Extrême ! Et pour les plus pressés, il est toujours possible de passer les nombreuses cinématiques du jeu, sachant que vous retrouverez ensuite l’intégralité des dialogues dans votre journal: pratique quand on n’a pas trop compris un dialogue ou si on a oublié un détail.

Au final, The Caligula Effect 2 peut parfaitement faire l’affaire pour les fans de la licence Persona à la recherche d’une alternative sur Nintendo Switch mais il faudra faire fi de l’aspect graphique assez austère. Mais avec ses thématiques intéressantes et son énorme bande son (les fans de JPOP seront aux anges), le titre se permet tout de même de sortir la tête de l’eau. Avec un tel univers, il y a fort à parier que la franchise a encore de beaux jours devant elle, si tant est que le studio puisse passer un cap sur le plan technique, avec pourquoi pas un opus Overdose à venir pour ce second épisode dans quelques mois, histoire d’apporter quelques contenus supplémentaires…

The Caligula Effect 2
The Caligula Effect 2 (Switch)
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