System Shock (version dématérialisée, v1.000.000, sortie le 21 mai 2024), Développeur: Nightdive Studios, Éditeur: PLAION
Développé par Nightdive Studios, un studio de vétérans du jeu vidéo qui a pour mission de restaurer des joyaux vidéoludiques d’antan, System Shock est le remake d’un jeu tir développé par Looking Glass Studios et publié par Origin Systems en 1994 sur PC et Mac. SI vous vous intéressez un tant soit peu à l’histoire du jeu vidéo, ce titre ne devrait pas vous être inconnu puisqu’il a été produit par Warren Spector (une sommité du milieu) et qu’il a eu le droit à une suite encore plus acclamée, sans compter les adaptations qui ont visé à améliorer le rendu du jeu sur les différentes générations de machines. Attention, comme nous allons le voir, cette version tient plus du remaster modernisé que d’un vrai remake, mais ne boudons pas notre plaisir…
Le scénario n’a pas vraiment bougé d’un iota, même si la fin a été retravaillée, et vous incarnez toujours un hacker en 2072 qui se fait arrêter dès les premières minutes pour être conduit sur la station Citadelle. Là, un certain Edward Diego (qui s’avère être l’un des dirigeants de la société TriOptimum que vous tentiez de hacker) vous propose un deal: vous devez pirater SHODAN, l’IA qui contrôle la station, en échange d’un implant neuronal militaire et d’une probable réduction de peine. Votre mission effectuée, vous êtes plongé dans le coma. A votre réveil, vous vous rendez compte que les choses ont pris une mauvaise tournure, avec des cadavres jonchant le sol: à vous de découvrir ce qu’il s’est réellement passé dans cette station désormais contrôlée par une IA, libérée de toute contrainte éthique…
Dès le début du jeu, System Shock vous propose bon nombre d’options permettant de personnaliser au mieux votre partie, en terme d’interface, d’accessibilité, mais également en jouant sur différents niveaux de difficulté (combat, mission, cyber, puzzle), ou en choisissant le sexe de votre protagoniste, autant de choix qui rendront votre aventure comme nulle autre. Attention, bien que le jeu soit de type FPS (vue à la première personne) avec bon nombre d’armes à votre disposition, il faut tout de même se rappeler qu’il s’agit avant tout d’un jeu de type RPG, avec beaucoup d’éléments à gérer (dont un inventaire fourre-tout) et que cette aventure (avec un grand A) vous forcera à faire de nombreux allers-retours afin de progresser (une carte est disponible pour ceux qui auraient tendance à se perdre dans un simple couloir). Si les combats sont au rendez-vous, bien qu’assez mous, les munitions seront comptées, ce qui vous forcera à jouer de manière un peu plus stratégique, même s’il faut admettre sur l’IA est restée coincée au siècle dernier et que la diversité de vos adversaires est loin d’être le principal intérêt du titre.
D’un point de vue graphique, le jeu propose de la 4K et 60 fps sur les consoles de dernière génération, ce qui n’est guère étonnant car même s’il s’agit d’un remake, certaines textures ou polygones sont encore dans leur jus d’époque. Je dois vous avouer que je m’attendais à beaucoup plus en ayant un “remake” entre les mains mais il faut également se rappeler qu’il ne s’agit pas d’un budget triple-A et que le travail effectué est tout de même d’excellente facture.
Le jeu propose un doublage en anglais mais les interfaces, les textes et les sous-titres sont disponibles en français donc il n’y a pas de peur à avoir de ce côté là. Bien que discrète, la musique joue également son rôle au milieu d’autres effets sonores, et participe pleinement à l’ambiance.
System Shock a été pensé à l’époque sur PC, donc avec un combo clavier/souris, mais le studio a su parfaitement adapter tout cela à l’utilisation d’une manette de type DualSense (sans pour autant adopter les spécificités de la manette de la PS5). Les joueurs étant habitués à des sauvegardes automatiques à tout-va, gardez à l’esprit qu’elles sont beaucoup plus rares ici et qu’il sera beaucoup plus judicieux de passer par le menu contextuel afin de sauvegarder votre avancée.
En terme de durée de vie, comptez huit heures pour arriver au bout de l’aventure, sachant qu’il devrait être possible de doubler ce temps en flânant à gauche ou à droite, ou tout simplement en vous perdant dans ces décors labyrinthiques.
Au final, ce remake de System Shock est plus à voir comme une lettre d’amour aux fans de la licence, et il sera difficile à conseiller aux jeunes joueurs d’aujourd’hui, plus habitués à des graphismes rutilants et à des aides à tout-va. Pourtant, ce titre a fait date et était déjà en avance sur son temps à l’époque, par son gameplay ou ses thèmes mis en avant: le parcourir, même en ligne droite, est une étape indispensable pour tous les fans de jeux vidéo. La fin retravaillée sera également un argument de taille pour les habitués de la licence, mais cela suffira-t-il pour en faire un succès commercial ?
