Skelattack (version dématérialisée, v1.0.0, sortie le 2 juin 2020), Développeur: Ukuza, Éditeur: Konami

Qu’un développeur indépendant comme Ukuza sorte un jeu sur Nintendo Switch, cela n’étonnerait plus personne tellement la plateforme est devenue un eldorado pour ce genre de productions. Mais quand un éditeur comme Konami décide de prendre un titre sous son aile, cela nous oblige à regarder le projet d’un oeil différent et c’est ainsi que Skelattack arrive sur consoles en ce mois de juin, avec toute l’attente que peut susciter le nom Konami apposé à ses côtés, plus particulièrement quand le scénario parait alléchant.

Et l’histoire justement, parlons-en puisque vous allez suivre les aventures de Skully, un squelette (ça ne s’invente pas) qui vit dans le village d’Aftervale avec son amie chauve-souris Imber et qui peine à se rappeler sa vie d’antan mais qu’importe: l’objectif est de couler des jours heureux. Sauf que tout ne va pas se dérouler comme prévu suite à une attaque perpétrée par des humains qui cherchent à mettre la main sur la source d’énergie locale: la Flamme Bleue. Prêt à repousser les envahisseurs?

C’est à ce moment là que le jeu vous donne la main pour partir explorer des donjons, et surtout tenter d’en sortir indemne. Car il faut être clair sur un point, vous risquez de mourir à de nombreuses reprises, chaque pièce essayant de vous faire découvrir une nouvelle mécanique de gameplay (certaines étant utilisées par la suite jusqu’à l’écoeurement). Fort heureusement, les checkpoints sont légions, ce qui atténue les soucis de frustration inhérents à ce type de jeux. Concernant votre compagnon chauve-souris, il sera également mise à contribution lors de certaines phases de plateforme, vous permettant notamment de voler sur une courte durée en vous accrochant à ses pattes…

Avec ses six donjons, le jeu devrait vous tenir en haleine pendant moins d’une dizaine d’heures, ce qui est largement suffisant pour ne pas tomber dans les travers du genre “metroidvania” où certains titres vous obligent à faire des allers/retours incessants, quitte à faire revenir tous les ennemis à l’écran à chaque passage. D’ailleurs, vous allez assez rapidement débloquer un système de wagonnets vous permettant de revenir au village au cours de vos explorations, ce qui vous permettra de revenir faire le plein dans les différentes boutiques.

Particulièrement beau avec son design “à la main”, Skelattack possède toutefois certaines animations qui ne plairont pas à tous les joueurs (j’ai moi-même eu du mal à m’y faire), là où les cinématiques restent globalement réussies. Certains écrans auraient sans doute mérité plus de travail, mais le fait que les arrières plans ne soient pas trop fouillis contribue également à mieux appréhender les dangers qui se dressent devant vous.

Côté jouabilité, Skelattack reste toutefois assez exigeant avec certaines phases de plateformes particulièrement difficiles, notamment à travers l’utilisation des (double) sauts contre les parois, parois elles-mêmes composées de pièges qui peuvent s’avérer mortels, ou encore des glissades qui vous demanderont une certaine maitrise. Et des pièges, vous allez en rencontrer à chaque détour de couloirs, de quoi faire descendre votre barre de vie à vitesse grand V. Alors que vous passerez certaines pièces sans difficulté, d’autres vous poseront pas mal de fil à retordre alors qu’elles semblent toutes simples à première vue. Et c’est un peu de là que vient la principale difficulté du titre: réussir à enchainer les sauts/glissades pour parvenir jusqu’au prochain checkpoint. En faisant progresser votre personnage, vous pourrez également débloquer des capacités (type triple saut) qui donneront une autre dimension à votre aventure.

De même, face aux ennemis, il faudra parfois faire preuve d’un peu de tactique afin d’en venir à bout sans perdre trop d’énergie (cela reste tout de même simple voire mou, type sauter par-dessus pour les frapper à revers). Bien sûr, quelques boss viendront se dresser sur votre passage, mais rien de transcendant (surtout qu’ils deviennent plus facile à battre lorsque vous aurez débloqué le boomerang). Enfin, vous tomberez de temps en temps sur des panneaux (arborant une tête de mort) vous rappelant gracieusement le nombre de fois où vous êtes mort : vous risquez de ravaler votre fierté assez rapidement.

Au final, Skelattack est plutôt plaisant à jouer, le nombre important de pièges (plus ou moins vicieux) étant en adéquation avec le nombre de checkpoints qui viendront émailler votre parcours. On regrettera toutefois un titre assez verbeux qui vous demandera une certaine maitrise de l’anglais (pas de traduction française en vue) et une ambiance sonore pas franchement inoubliable. Il ne reste plus qu’à espérer que le succès soit au rendez-vous afin de permettre au studio de réaliser une suite plus aboutie…

Skelattack
Skelattack (Switch)
6