Ride 4 (version dématérialisée, v1.0.0.7, sortie le 8 octobre 2020), Développeur: Milestone, Éditeur: Milestone
Après un premier épisode cross-génération paru en 2015, la série Ride avait connu un certain succès critique avec Ride 3 en 2018. Deux années plus tard, et alors qu’une nouvelle génération de consoles pointe à l’horizon, Milestone se décide à nous proposer Ride 4 sur les plateformes actuelles, sachant que les versions PS5 et Xbox Series X seront disponibles en janvier 2021. En attendant ces versions améliorées, je me suis donc lancé dans mes premiers tours de circuits sur ma Xbox One X, sans vraiment savoir à quoi m’attendre.
En effet, pour mieux comprendre les conditions de ce test, il faut garder à l’esprit que je suis plutôt un fan des courses automobiles et que les deux roues m’ont toujours laissé de marbre, même si je reste capable de baver devant une belle cylindrée. Et il faut croire que le titre l’a ressenti car j’ai passé quasiment une heure à effectuer le tour de piste du tutorial, un tour où vous devez battre le chronomètre tout en évitant de sortir du circuit (sinon votre temps ne sera pas comptabilisé). Et c’est là que le bât blesse car avec toute la meilleure volonté du monde et le maximum d’aides à la conduite, je ne compte plus le nombre de tours annulés pour des erreurs de conduite que je jugerais de “minimes”.
Passé cette première étape, les plus téméraires vont (enfin) découvrir l’essence même du jeu, à savoir le Mode Carrière et ses courses à travers le Monde. Votre ascension débutera par le choix d’une Ligue Régionale (Europe, Asie, Amériques) avant d’espérer rejoindre la Ligue Mondiale, puis les Ligues Finales (Ligue Mondiale de Superbike ou d’Endurance). Par exemple, la Ligue Asiatique est découpée en 8 groupes d’épreuve, où vous pourrez à chaque fois gagner des points suivant votre position finale (qu’il s’agisse de simples contres-la-montre ou de courses). Avec l’enchainement des épreuves, la durée de vie du titre est franchement gargantuesque pour qui est accroc au sport mécanique. Un gros bémol toutefois sur la structure du jeu: le choix de la Ligue Régionale est définitif et vous devrez rester dans votre Ligue et la finir avant de continuer votre carrière, ce qui n’est pas forcément simple puisqu’il suffit de tomber sur un tracé ou une épreuve qui vous donnent du fil à retordre pour rester bloqués. Il n’y a dès lors que deux possibilités: persévérer (facile à dire), ou recommencer votre carrière à zéro, ce qui s’avère être extrêmement frustrant…
Il faut également savoir que les plus fans d’entre vous risquent de passer un temps fou au niveau du garage (atelier) pour personnaliser leur moto, que ce soit au niveau des suspensions, de la transmission et j’en passe. Le bon côté des choses pour un néophyte comme moi, c’est que le titre prend le temps de vous expliquer l’incidence de chaque option/modification. Il n’est pas certain que vous compreniez tout dès le départ, ni que vous deveniez une encyclopédie vivant de ce sport, mais c’est une bonne chose de ne pas être complètement lâchés dans la nature. Et plus votre carrière avancera, plus il y aura de choix à effectuer pour augmenter vos chances de monter sur la plus haute marche du podium, sachant qu’il faudra souvent passer par l’utilisation de la monnaie virtuelle du jeu pour améliorer les caractéristiques de votre monture. Enfin, l’aspect cosmétique n’a pas été oublié puisqu’il sera même possible de customiser votre combinaison et votre casque, ou encore d’appliquer des calques à vos motos, avant de les partager en ligne avec la communauté !
Graphiquement parlant, le jeu n’est pas fou-fou lorsque l’on se retrouve en pleine course (les abords des circuits sont franchement vides), mais les sensations de vitesse sont bien présentes et les conditions météorologiques dynamiques rajoutent un challenge non négligeable à l’ensemble (sans compter les cycles jour/nuit). Et puis, il s’avère bien difficile de faire la fine bouche devant la modélisation des nombreuses motos où l’on sent que le studio a passé beaucoup de temps sur chaque modèle 3D afin de satisfaire tout un chacun: un véritable travail de passionnés…
Ride 4 introduit également la technologie A.N.N.A., l’acronyme pour Artificial Neural Network Agent, une intelligence artificielle permettant de relever (considérablement) le défi proposé par les autres pilotes, ceux-ci héritant d’un comportement plus intelligent, notamment lors des dépassements. Il faut tout de même noter que les collisions resteront majoritairement à votre avantage (un mal pour un bien ?).
Pour être le plus précis possible, sachez que le studio a d’ores et déjà planifié de nombreux contenus téléchargeables pour les prochains mois afin de continuer à améliorer son titre, comprenant notamment la sortie de 14 DLCs gratuits (motos, circuits, évènements), ainsi que 15 DLCs payants compris dans le Season Pass. Comme d’habitude, on pourra regretter que ces contenus ne soient pas inclus dans le jeu de base, mais il s’agit malheureusement d’un modèle économique qui a su faire ses preuves auprès de l’éditeur.
Avec ses 176 motos (sans compter les 81 à venir en DLC) et ses 30 circuits internationaux, Ride 4 cherche à proposer l’expérience la plus complète possible aux fans des deux-roues, tout en essayant de ne pas perdre les néophytes en chemin. Las, la difficulté mal dosée et le gameplay exigeant pourraient mettre à mal les nerfs de certains joueurs qui n’auront pas le courage d’aller plus loin que la première Ligue et passeront donc à côté du mode Endurance qui rajoute une certaine profondeur à l’ensemble, avec notamment une touche de stratégie pour la gestion des pneus et du carburant lors des arrêts aux stands. De bonne augure pour le cinquième volet qui devrait être développé en exclusivité pour les consoles next-gen…