Railway Empire (version physique, v1.0.1, sortie le 19 juin 2020), Développeur: Gaming Minds Studios, Éditeur: Kalypso Media
Disponible depuis début 2018 sur Xbox One, PS4 et PC, Railway Empire arrive enfin sur la Nintendo Switch dans une version améliorée, proposant notamment trois extensions (Mexico, The Great Lakes et Crossing the Andes) qui débloquent de nouveaux scénarios. Ici, contrairement à certaines simulations allemandes, il ne sera nullement question des temps modernes mais du XIXème siècle aux Etats-Unis: pas de TGV à l’horizon bien sûr, mais une énorme latitude pour créer votre propre réseau ferroviaire.
Le premier scénario de la campagne vous propose de découvrir l’Union Pacific Railroad en 1963. Et la première chose que vous allez constater, notamment en mode portable, c’est qu’il faudra une bonne vue pour vous balader dans les menus ou pour lire les instructions. On appréciera toutefois les doublages en français, de très bonne facture, ce qui permet de passer moins de temps à lire les différents messages.
Après des débuts timides, vous demandant de construire différentes gares reliées par des lignes, vous devriez rapidement prendre les choses en main et réussir à gérer un réseau ferroviaire étendu et complexe (avec des voies d’évitement et des aiguillages) sachant que vous aurez à puiser parmi plus de 40 modèles de locomotives différentes (superbement modélisées). Et si la construction de lignes ferroviaires et votre passion, sachez que le titre propose un mode libre et un mode bac à sable où vous pourrez laisser libre cours à vos envies, avec la possibilité de personnaliser vos parties à outrance.
Et comme vous le verrez très rapidement dans la campagne, le but du jeu ne se limite pas à tracer des voies car la concurrence fait rage et il faudra également jongler avec l’espionnage industriel, voire le sabotage. Et si une compagnie adverse commence à vous faire trop d’ombre, libre à vous de tenter de la racheter, ou d’acheter des actions afin de profiter (financièrement) de sa réussite.
En revanche, il est regrettable que le studio n’ait pas cherché à utiliser les capacités tactiles de la console, ne serait-ce que pour sélectionner des bâtiments ou pour tracer des voies. Au lieu de cela, tout est à gérer avec les sticks et la croix directionnelle : cela se fait assez bien, il faut le reconnaitre, mais c’est assez frustrant et on a surtout l’impression de perdre notre temps. Et il n’est pas rare, dans les premières heures, de se tromper entre les boutons, entrainement une annulation de vos préparatifs là où vous étiez prêts à lancer la construction.
Lors de vos parties, vous noterez également certains bugs d’affichage, notamment du clipping lorsque vous jouerez avec les fonctionnalités de zoom, ou un framerate instable (en tous cas en mode portable). Ce n’est bien évidemment pas l’objectif principal de ce type de jeux, même si cette partie aurait mérité un peu plus d’attention de la part des développeurs.
A noter que si l’Amérique commence à vous fatiguer, il vous sera possible d’étendre votre Empire au niveau européen, avec l’Angleterre, la France ou encore l’Allemagne. En revanche, chaque pack est affiché à 9,99 Euros: la note peut donc s’avérer très salée si tant que vous soyez devenu addict au titre.
Au final, Railway Empire Nintendo Switch Edition est une agréable surprise et convient parfaitement au nomadisme mis en avant par Nintendo. On pourrait regretter qu’il ne s’agisse pas d’une édition définitive, la faute à des extensions payantes d’ores et déjà disponibles, mais le titre est tellement dense en l’état que vous ne devriez pas en voir le bout avant un petit moment. On regrettera tout de même une prise en main chronophage et pas forcément naturelle, là où l’utilisation du tactile aurait pu apporter un véritable “plus” à l’ensemble.