Testé sur la version éditeur PSP.
Tout d’abord, il est bon de noter que je n’ai pas beaucoup joué à Resistance (il attend sagement dans un placard), et que j’attendais de jouer à cet épisode portable pour me lancer dans l’aventure de Resistance 2 (surtout avec le patch 1.50). Pourquoi cela? Un coup d’oeil sur le scénario (en carton pâte) suffira à vous expliquer la trame …
Resistance Retribution prend place entre les deux épisodes sortis précédemment sur PS3. L’Europe a été envahie par les Chimères entre mai et novembre 1951, et vous êtes dans la peau de James Grayson, déserteur britannique, condamné à mort, prêt à tout pour détruire les centres de conversion des Chimères suite au décès (tragique) de son frère (tué en plein processus de transformation en Chimère). Ca sent bon la vengeance du côté du british, et il ne devra son salut qu’à Raine Bouchard, membre du Maquis français, et très intéressée par ce même processus. De plus, son père est en train de mettre au point un sérum anti-conversion. Le nombre de corps humains commençant à se faire rare, comment les Chimères font-elles pour continuer à créer des abominations ? C’est lors d’une aventure solo d’une dizaine d’heures (et 6 chapitres) que vous découvrirez tout cela, et bien plus! Vos aventures vous mèneront de Rotterdam à Paris, en passant par Bonn ou le Luxembourg.
Trois modes de difficulté sont à votre disposition lorsque vous commencerez l’aventure solo. Choisissez Facile ou Normal si vous tenez à éviter les crises de nerfs. Sachez que non seulement tous les dialogues ont des sous-titres français, mais Bend Studio (le studio en charge du développement) a bien fait les choses en proposant également les voix en français. Ce qui peut paraître assez inutile au premier abord, est en fait assez sympathique. Les dialogues entre personnages sont dignes d’une série Z, voire double Z. On ne sait pas trop si c’était intentionnel ou non, mais vous passerez un bon moment (de rigolade) à entendre les protagonistes échanger sur tout et n’importe quoi.
Pour cet épisode PSP, la saga Resistance passe au Third Person Shooter (TPS, vue à la troisième personne). Côté maniabilité, j’ai été assez surpris par le travail réalisé par les développeurs. Le stick analogique vous permet de déplacer votre personnage (avant, arriere, gauche, droite). Les boutons de droite (carré, rond, triangle, croix) vous permettent de gérer la vue du héros (regarder en haut, en bas, …). La gachette R permet de tirer, la gachette L vous permet d’enclencher le tir secondaire (ou d’activer un bouclier). Enfin la croix directionnelle est multi fonction. Une pression vers le haut, et votre personnage passe en mode zoom, une pression à gauche pour recharger votre arme, à droite pour la changer (une pression plus longue vous permet d’afficher un cercle affichant les 8 à 12 armes que vous possédez), et la touche du bas sert à interagir avec les éléments du décor. Concernant les types de tir, la visée est automatique (désactivable via les options) et se focalise toute seule sur le prochain ennemi lorsque vous tuez quelqu’un. Mais lorsque vous passez en mode Zoom (même si vous ne l’utilisez pas), vous devrez diriger vous même le viseur, sans assistance. Cela peut s’avérer très pratique pour certains ennemis extrêmement sensibles aux tirs à un endroit précis (genre la tête pour les Chaudières).
Comme dans tous les TPS récents, Grayson est capable de se mettre à couvert (automatiquement) derrière une barricade, près d’une porte, … Certaines fois, vous serez amenés à vous protéger derrière des boucliers en taule laissés par les Chimères, mais ces derniers se détruiront au fur et à mesure des impacts de gros calibre.
Côté durée de vie, outre la dizaine d’heures nécessaires pour finir le mode solo, vous pourrez être amené à recommencer plusieurs fois certaines parties du jeu pour dénicher des documents. De même, les développeurs ont été assez inventifs en créant un système de points de compétences à gagner dans chaque zone. Pour se faire, il faut réaliser des objectifs que vous ne connaitrez pas lors de votre premier passage, du genre ‘Tuez dix ennemis à l’aide de barils explosifs’, ou encore ‘Tuez deux énormes monstres en moins de 5 secondes’.
Mais si vous êtes l’heureux possesseur d’une PS3 et de Resistance 2, vous pourrez connecter les deux consoles entre elles (via un cable USB), et ainsi propager le virus chimérien à Grayson. Celui-ci se verra alors doté de capacités hors norme, telle que la régénération progressive de la vie, la respiration sous l’eau, … L’aventure peut dès lors être rejouée, (très) légèrement modifiée, et de nouveaux endroits, autrefois inaccessibles, explorés. Pour aller encore plus loin dans la fusion PSP/PS3, vous pourrez même utiliser votre pad PS3 pour contrôler votre personnage sur la PSP (mais vous perdrez alors la visée automatique).
Mais ce n’est pas tout. Les développeurs ont créé un mode multijoueur d’une qualité phénoménale. Huit joueurs peuvent se retrouver en mode AdHoc comme en mode Infrastructure. Seulement cinq cartes sont à votre disposition, mais les modes de jeu sont plutôt intéressant :
- Chacun Pour Soi (Deathmatch classique)
- Match à mort par équipe
- Capture du drapeau
- Confinement (capture et conservation de points stratégiques sur la carte)
- Assimilation (un participant, invincible, sera dans la peau d’une Chimère, et devra infecter les humains au fur et à mesure, ceux-ci devenant à leur tour des chasseurs d’humains)
Côté réalisation enfin, nous sommes face à un jeu PSP plus que convaincant. Les Chimères ressemblent vraiment à des Chimères, et certains ennemis affichent une taille gigantesque. De même, certains boss se révèlent être très impressionnants, voire frustrants (mention spéciale à l’avant dernier boss avec ses QTE mortels). Certes vous n’échapperez pas aux vagues d’ennemis, ou aux niveaux un peu trop dirigistes, mais nous sommes sur une portable, et depuis God Of War PSP, je n’avais jamais vu une telle réalisation. C’est fluide quasiment tout le temps. Vous serez même amenés, dans le troisième chapitre, à prendre les commandes d’un Mecha ! Que demander de plus ?
Points forts:
– réalisation au top
– action rythmée
– bonne prise en main
– les modes multijoueur
Points faibles:
– les dialogues sont assez pathétiques
– la difficulté de certains passages
– la visée automatique ne cible pas toujours l’ennemi le plus proche
Note: 8/10