Testé sur la version commerciale PS3. Mise à jour (v1.11) effectuée via PSN.
Lors de la GDC 07, j’avais éprouvé les pires difficultés à adhérer au graphisme (et à l’univers) de LBP (LittleBigPlanet). Les développeurs de Media Molecule (transfuges de Lionhead Studios, connus pour Fable ou Black & White) semblaient certains de leur coup. Quasiment deux ans plus tard, mué par une terrible envie de m’essayer au jeu (histoire d’avoir vécu un moment semblable à mes amis), je me lance dans ce jeu. Notez que pour l’instant je continue à parler de jeu, mais LBP est plutôt un immense éditeur de niveaux et de personnages, proposant un jeu pour s’habituer aux mécaniques du concept.
Après les mises à jour de circonstance, l’ovni de la PS3 se lance enfin. Et là, vous resterez scotchés par l’introduction. Bien évidemment, l’univers tout mignon, le personnage super attachant … tout aide à rester les yeux ébahis face à l’écran. Mais, dans mon cas, c’est surtout la tonalité de la voix off qui a titillé mes oreilles. Michel Elias (j’ai dû faire des recherches) prête sa voix à LBP dans la version française. Mais qui est cet homme ? Si l’on se fie à cette page wikipedia, mais également à de lointains souvenirs, cet acteur, spécialisé dans le doublage, a participé à Asterix & Cléopatre, Le Roi Lion, et j’en passe… sans compter les nombreuses voix qu’il prête aux Guignols de l’info.
Le scénario n’étant qu’un énorme prétexte pour parcourir la cinquantaine de niveaux du jeu (où chacun des 8 mondes possède un thème propre à lui), je vous passerai les détails. Vous évoluez dans un monde très coloré et chaleureux (maisons en carton pâte, nuages suspendus par une ficelle, …), parsemé de pièges divers et variés.
La prise en main est vraiment immédiate: Sackboy, le héros, se déplace comme dans tout jeu de plateforme. Stick gauche pour bouger dans telles ou telles directions, un bouton de saut, un bouton PopIt (nous y reviendrons plus tard), un bouton pour interagir avec le décor, une gachette pour attraper des objets, et la croix directionnelle pour jouer sur les expressions faciales (rire, colère, tristesse, peur). Votre but est simple: outre le fait d’aller au bout du mode Histoire, le graal ultime reste de collecter le plus d’objets possibles (décorations, autocollants, vêtements, …).
N’espérez donc pas vivre une aventure plate-formesque du type de Super Mario Galaxy. Ici, point d’ennemi à l’horizon, mais des piège, des énigmes, et encore des pièges (certains étant très convenus). Par ailleurs, les sauts sont véritablement une plaie (même en restant appuyer sur le bouton pour, soi-disant, sauter plus loin), de même que la gestion de la profondeur de champ (3 niveaux): le jeu décidera pour vous, lors de certains sauts, à quel niveau de profondeur vous allez atterrir. Si vous aviez prévu d’attraper quelque chose au vol, vous risquez de pester très longtemps … Heureusement, des points de passage (assez fréquents) ont été posés dans les niveaux, vous évitant de tout recommencer si vos vies venaient à disparaitre. En gros, ça ressemble à un jeu de plate-forme, mais impossible de le catégoriser comme tel.
Les moyens de transport sont également au rendez-vous. Imaginez Sackboy arriver devant un skateboard faisant 5 fois sa taille. Il lui suffit de tirer sur le skate, tout en courant, puis de sauter dessus (attention à ne pas se louper) pour enfourcher un SGV (skate à grand vitesse).
Je vous en avais parlé un peu plus tôt, et nous y voilà. Le PopIt est en fait représenté par une petite fenêtre s’affichant prêt de votre Sackboy. Il vous permet de changer l’apparence de votre héros au gré de vos envies: déguisements, cheveux, lunettes, dents, … Mais ce n’est pas tout, car c’est également dans ce PopIt que vous pourrez gérer les matériaux, mécanismes, décorations et autocollants glanés lors de votre aventure. Une simple sélection sur un objet vous permettra de l’utiliser à bon (ou mauvais) escient sur le décor. Vous pouvez, si vous le désirez, clairsemer des niveaux entiers d’autocollants représentants un cheval à bascule … Votre créativité (ou votre mauvais goût) sera le seul maître à bord (et votre seule limite).
En revanche, ici, pas de réelle possibilité de finir le mode aventure tout seul. Certains passages (signalés par un énorme 2x) nécessitent la présence de 2, 3 voir 4 Sackboys. Ne vous en faites pas, des chemins sont toujours accessibles en solo pour contourner ces épreuves, mais vous raterez alors l’occasion de récupérer de nouveaux objets. Car là est la grande philosophie derrière LBP: le multijoueur et la communauté. D’ailleurs, chaque niveau (solo) se termine par un tableau des scores (mondiaux), vous permettant de voir où vous en êtes par rapport aux milliers de joueurs de par le Monde.
Outre le mode Histoire, le second grand aspect de LBP est la création. Pas d’inquiétudes à avoir, l’éditeur a été très bien pensé (les développeurs savent que vous jouez/créez sur une PS3 …). Tous les objets que vous aurez récupéré lors du jeu sont utilisables dans cet éditeur. Si vous avez peur de partir de rien, des modèles de niveaux (et des tutoriaux) sont également à votre disposition, histoire de vous faciliter la vie lors de vos premiers pas. A noter qu’il est également possible d’utiliser l’Eye Toy pour créer ses propres éléments de décor, mais je n’en ai pas, désolé! Jamais en reste, les éditeurs ont bien compris qu’ils pouvaient retirer quelques deniers de la partie création de LBP. Vous pourrez ainsi acheter les costumes de vos héros favoris (dont KillZone 2).
Si vous n’êtes pas un créatif, ou si tout simplement cette partie du jeu vous rebute, vous pouvez bien entendu passer votre chemin, et peut-être passer au troisième aspect de LBP: le partage.
Vous pouvez ainsi partager vos créations avec les autres joueurs ou bien, si l’éditeur vous a rebuté, simplement évoluer dans les niveaux créés par les autres (plus de 600 000 à l’heure actuelle). Vous pouvez également annoter certains niveaux, en leur apposant un sticker en forme de coeur, vous permettant ainsi de retrouver ce niveau lors de vos futures parties.
LittleBigPlanet, c’est beau, c’est fun (à voir, mais aussi à écouter), et c’est tout simplement indispensable dans votre ludothèque PS3. Le côté communautaire est vraiment poussé à l’extrême, et nul doute que des concurrents vont essayer de venir marcher sur les plates bandes de Sackboy dans un futur plus ou moins proche. Mais Media Molecule aura au moins la fierté d’avoir créé un nouveau genre …
Les plus:
– la voix (au moins en version française)
– univers très original
– le héros, Sackboy
– éditeur vraiment puissant
Les moins:
– les sauts, assez agaçants
– quelques imperfections dans la gestion de la profondeur de champ
Note: 8/10 (6/10 si vous n’avez pas d’accès Internet)