Monark (version physique, v1.0.1, sortie le 25 février 2022), Développeur: FuRyu Corporation, Éditeur: NIS America
Développé par FuRyu Corporation, Monark devrait vous faire immédiatement penser à des licences bien connues type Shin Megami Tensei ou Persona et pour cause puisque le studio abrite en son sein d’anciens développeurs ayant oeuvré sur les licences phares d’Atlus. Cela se ressentait déjà lors de la présentation du titre dans les mois précédant sa sortie, mais cette sensation n’aura de cesse de croitre au fur et à mesure que vous progresserez dans l’aventure.
Pour bien personnaliser votre expérience, après une introduction assez déconcertante, le titre vous proposera de nommer votre personnage (j’espère que votre prénom n’est pas trop long), mais aussi de répondre à une quinzaine de questions qui permettront au jeu de vous situer par rapport aux sept péchés capitaux et de former ainsi votre Ego. Après quelques minutes, vous voilà prêt à arpenter les couloirs de la Shin Mikado Academy et à rencontrer les premiers camarades de cet établissement hors du commun. Et pour faire un peu dans l’original, votre personnage est amnésique (oui oui je sais…).
Jusque là, on est vraiment dans le cliché des JRPG et cela ne va pas s’arrêter en si bon chemin car votre petite bande va se retrouver projetée dans un monde parallèle baptisé Otherworld, et y rencontrer un lapin sadique appelé Vanitas qui va leur expliquer comment utiliser leur armure Imagigear. Bref, vous allez rapidement vous retrouver dans un RPG tout ce qu’il y a de plus classique et il faut avouer que cette partie est plutôt bien pensée !
D’un point de vue technique, le jeu accuse tout de même un certain retard sur les productions récentes et l’aliasing se fait bien ressentir en mode portable, avec un flou artistique qui n’aide pas vraiment (on n’ira pas jusqu’à le comparer au premier Resident Evil pour ses modèles 3D mais il y a encore une belle marge de progression d’un point de vue graphique). Les armures ont une certaine classe, la cinématique d’introduction claque bien comme il faut, mais le design des ennemis est vraiment quelconque (sauf pour quelques rares adversaires) avec un bestiaire bien trop limité.
Pour ce qui est des combats, ils se jouent au tour par tour (là encore, on baigne en terrain connu), avec la possibilité d’utiliser des Arts (combat) ou des Authorities (magie) pour attaquer, mais également de venir en support à des alliés ou encore de contrer. Et bien évidemment, à la fin de chaque combat, vous recevrez une note qui viendra souligner vos prouesses. Il faut souligner que les combats sont parfois mal dosés, même en mode Facile, et vous risquez à tout moment de vous prendre un coup critique sorti de nulle part qui mettra fin à votre aventure.
Une autre grande partie du jeu vous poussera à explorer des zones baignant dans une brume mystérieuse et à éviter les élèves pris de folie tout en surveillant votre jauge MAD qui grimpera à vue d’oeil. Il y a un petit côté stressant les premières fois, mais quand on a compris la mécanique (et le fait que votre personnage ne va pas mourir ou rester dans sa folie jusqu’à la fin de ses jours), tout cela se déroule beaucoup plus sereinement.
Comme souvent avec NIS America, le jeu vous propose des doublages en japonais ou anglais, et des textes en anglais. Les conversations se sont pas particulièrement difficiles à comprendre, mais il faut avouer que de nombreux dialogues sentent bon le remplissage: on aurait tout simplement pu s’en passer et ça tombe bien puisque le studio vous permet de passer ces phases par la simple pression d’une gâchette !
A noter qu’il existe également des DLCs cosmétiques pour ceux qui auraient quelques euros supplémentaires à dépenser.
Au final, MONARK aurait gagné à avoir un budget à la hauteur de ses ambitions car il est certain que le studio possède le talent nécessaire pour nous proposer des jeux dignes de ce nom. Doté d’un rythme assez lent dans ses premières heures, le titre risque de perdre certains joueurs n’ayant pas le courage de pousser l’aventure plus loin, qu’ils soient rebutés par l’anglais ou par la répétitivité des combats; mais ceux qui pourront s’y accrocher seront récompensés par un univers qui tient ses promesses, abordant des thématiques matures, et une histoire proposant de nombreuses fins (comptez 25 heures pour en voir la première). Nous ne savons pas encore si ce titre connaitra une suite et deviendra une licence aussi prisée que ses lointains cousins, mais cela risque de demander pas mal de boulot (et un budget adéquat) pour atteindre un niveau acceptable…