Metro Awakening (version dématérialisée, v1.007.000, sortie le 7 novembre 2024), Développeur: Vertigo Games, Éditeur: Deep Silver

A l’origine, Metro 2033 est un jeu de tir type FPS sorti en 2010 sur PC et Xbox 360 sous la houlette de l’éditeur THQ (paix à son âme) et qui se basait sur l’excellente oeuvre littéraire du même nom datant de 2005. Si le livre a eu le droit à deux suites, il en a été de même pour la partie jeux vidéo puisque nous avons pu profiter de Metro Last Light (2013) et de Metro Exodus (2019), sans compter les version Redux des deux premiers volets. Mais il aura donc fallu attendre 2024 pour que la franchise ose sauter le pas de la VR avec Metro Awakening, une nouvelle expérience développée par Vertigo Games, un studio qui n’a plus rien à prouver quant à son savoir faire en terme de réalité virtuelle…

Imaginé par le créateur de la série, Dmitri Gloukhovski, ce préquel de Metro 2033 suit Serdar, un médecin qui n’hésite pas à braver les ténèbres des tunnels pour retrouver sa femme, Yana: cette aventure le changera à tout jamais, et les joueurs des précédents titres seront aux anges en découvrant sa nouvelle identité. Pour rappel, si le prologue se situe en 2018, le reste de l’aventure prend place en 2028, soit cinq années avant les évènements de Metro 2033. D’un point de vue scénaristique, et même si l’on n’en demande pas forcément autant à un FPS, qui plus est en VR, force est de constater que le résultat est fantastique, saupoudré de rebondissements en tous genres et pas avare en émotions. Les fans de la série en apprendront encore plus sur le lore de cet univers, et notamment sur les origines surnaturelles du métro moscovite, ce qui en fait une pierre angulaire de la franchise, et non pas un banal spin-off tout juste sorti pour récolter quelques paquets de dollars.

On commence à y être habitué avec ce studio mais il faut le dire: la première chose qui saute aux yeux en enfilant le casque et en plongeant dans la campagne, c’est que le rendu est vraiment beau, ça fourmille de détails, c’est sale à tel point que l’on pourrait presque sentir l’odeur… bref, on est vraiment dedans ! On regrettera peut-être que l’aventure se cantonne au métro et ne nous pousse pas aller à l’extérieur, mais il ne faut pas bouder son plaisir devant ce savant mélange de post-apo et d’horreur.

Au niveau de la jouabilité, on reste sur du standard pour des jeux de ce calibre en VR et les joueurs ne seront pas dépaysés. Ayant tendance à souffrir de cinétose après quelques temps, j’ai opté pour les déplacements virtuels au début mais ce fut une erreur grossière: le jeu est franchement injouable dans ces conditions et j’ai basculé sur des déplacements naturels dès le Chapitre 1, tout en restant assis. De même, certains mouvements (coucou la sarbacane) ou passages obligés par l’inventaire peuvent être rendus assez ardus en situation de stress mais c’est inhérent aux jeux VR qui semblent vouloir tout répliquer à l’identique entre vie réelle et expérience virtuelle.Autre petit couac: le jeu ne propose pas de doublage en français, ce qui vous obligera sans doute à activer les sous-titres (en français), rendant l’expérience un peu plus dérangeante par moment. (pour ma part j’ai fini par joueur avec les écouteurs pour mieux entendre les voix). Mais si l’on réussit à faire fi de ces quelques points négatifs, le reste du jeu est un pur caviar, avec même quelques petites énigmes ici ou là pour vous changer les idées entre deux gunfights ou phases d’infiltration (assez punitives).

Un petit moment de frustration tout de même, dès le début du jeu, sur un écran qui vous expose les informations sur la collecte des données et autres conditions générales que l’on a tous l’habitude d’accepter sans prendre le temps de lire: impossible de trouver comment accepter/refuser la collecte, ce qui fait que je suis resté bloqué sur cet écran durant plus de cinq minutes, avant de me décider à aller chercher d’autres âmes en peine sur Internet. Bingo, j’ai trouvé directement le geste qui était attendu afin de passer à la suite mais que ce fut éprouvant…

En terme de durée de vie, comptez neuf à dix heures pour espérer en voir le bout (en difficulté standard), ce qui est déjà très correct pour un titre VR. A noter qu’il est possible d’opter pour une Edition Deluxe qui ne vous apportera pas grand chose de plus (des skins et une galerie d’arts).

Au final, Metro Awakening est une nouvelle réussite de la part de Vertigo Games, bien qu’il ne soit pas forcément exempt de défauts, notamment avec sa structure assez répétitive, des araignées qui rendent fou, ou certaines phases d’infiltration particulièrement frustrantes. Mais si l’on se rappelle que l’on fait face à une expérience VR, on ne peut s’empêcher de saluer le résultat, qui plus est très fidèle à la franchise dans sa narration, sans pour autant laisser de côté l’aspect terreur (amoindri mais toujours présent). Bien qu’un quatrième volet de la série principale soit attendu dans les prochaines années, on espère que les ventes de cet opus VR seront au rendez-vous, histoire de pousser les développeurs à étendre l’univers à travers ce genre d’expériences…

Metro Awakening Keyart
Metro Awakening (PS5, PSVR2)
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