Maneater (version physique, v1.0.1, sortie le 25 mai 2021), Développeur: Tripwire Interactive, Éditeur: Deep Silver
Développé par Tripwire Interactive, un studio américain à qui l’on doit notamment la série Killing Floor, Maneater est sorti en mai 2020 sur Xbox One, PS4 et PC, avant d’avoir eu le droit à des optimisations pour les consoles de nouvelle génération. Mais vu le succès commercial de la Nintendo Switch, c’est tout naturellement que le studio s’est risqué à un portage sur la console hybride. Alors que l’on pouvait s’attendre à des fonctionnalités inédites ou à des contenus exclusifs, il n’en est rien: il s’agit simplement d’une version bénéficiant des patchs et correctifs sortis sur les autres supports.
Si vous êtes passés à côté du phénomène, sachez qu’il s’agit d’un action-RPG jouable en solo, et que certains se sont même laissés aller à le comparer à un GTA-like sous-marin (avec tout ce que cela peut sous-entendre). Alors bien évidemment, ici il n’est pas question d’armes ou de grosses caisses: il faudra que votre requin mange, encore et encore, afin de grandir, de grossir et de gagner en puissance; tout cela dans un seul but: s’attaquer à des proies de plus en plus grandes et devenir le roi des océans.
Soyons précis tout de même: s’il y a bien une progression globale, le côté RPG n’est pas forcément mis en avant (ce qui pourrait en ravir certains) et l’ensemble devient assez rapidement répétitif, d’autant plus que le scénario reste plus qu’anecdotique. Soit dit en passant, la plupart des joueurs s’essayant au titre seront surtout là pour le côté défouloir et sur ce point, il faut bien avouer que le titre assure à plein régime. Du côté scénario (très léger), vous serez amenés à visiter diverses zones au fur et à mesure de la campagne, avec à chaque fois des missions secondaires et des objets à collectionner pour permettre de faire évoluer votre requin. Mais l’aventure donne surtout l’impression que les développeurs ont cherché à rallonger artificiellement la durée de vie dans certaines zones, ce qui renforce ce sentiment de redondance.
D’un point de vue graphique, nous sommes bien évidemment assez loin de ce qui nous avait été servi sur consoles de salon (déjà à l’époque, ce n’était pas forcément une référence du genre): les textures sont moins fines, la distance d’affichage est limitée, les effets de lumière et de particules sont (beaucoup) moins présents et l’ensemble est beaucoup moins tape à l’oeil (sans parler de l’aliasing). Mais la bonne nouvelle, c’est que ces concessions permettent surtout de proposer un jeu fluide et donc une jouabilité assez réjouissante. Bien sûr, il y a quelques ralentissements incompréhensibles à certains moments, mais cela devrait pouvoir être corrigé avec un (futur) patch: croisons les doigts et les nageoires…
Votre requin est plutôt véloce et simple à manipuler, ce qui devrait vous permettre de profiter de la vie dans les bas fonds mais aussi d’aller vous attaquer à des baigneurs ou à des bateaux en toute quiétude. Il n’y a guère que les combats contre certains prédateurs, faisant office de boss de chaque zone, qui pourraient vous poser problème, ou alors lorsque vous déciderez d’aller prendre un peu l’air, auquel cas il faudra surveiller vos réserves d’oxygène. Bref, vous ne devriez pas vous retrouver bloqués par une quelconque difficulté, si tant est que vous respectiez bien l’échelle des niveaux et la chaîne alimentaire (n’allez pas vous attaquer à un alligator de niveau 8 si vous êtes de niveau 1).
Au final, Maneater est une bonne surprise sur Nintendo Switch mais son manque global d’ambition et sa répétitivité devraient finir par lasser une bonne partie des joueurs. Il vous faudra une douzaine d’heures pour terminer le jeu, ce qui est assez léger pour un titre d’une telle envergure, mais qui parait bien suffisant avant de basculer dans l’ennui. En revanche, ce jeu n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains, notamment avec son côté gore pleinement assumé: que ce soit face à la faune marine ou aux humains, votre seule et unique mission sera bel et bien de tout déchiqueter. Et en attendant une probable suite, sachez que la première extension sera disponible dès cet été… de quoi vous donner envie de vous prélasser sur la plage en attendant sa sortie !