Testé en solo et multijoueur sur la version commerciale de Mafia 2 sur Xbox 360.
En 2002, Illusion Softworks/2K Czech offrait Mafia aux joueurs PC après quatre longues années de développement. Las, la comparaison avec Grand Theft Auto III était de mise et le manque de liberté avait eu raison du titre auprès d’une grande partie des joueurs. Huit ans plus tard, après de nouvelles longues années de développement, le studio nous propose Mafia II. Faudrait-il pour autant tenter de le comparer à Grand Theft Auto IV ?
Scénario: Mafia II nous propose de suivre dix années de la vie de Vito Scaletta, un immigré sicilien qui va rapidement se faire enrôler de force dans l’armée pour repousser l’envahisseur en Sicile. Suite à d’âpres combats, Vito revient en permission à Empire Bay et retrouve immédiatement son meilleur ami, Joe Barbaro, pour qui tout semble réussir. Ce dernier va très vite engrainer Vito dans ses petites combines, et dès lors, les amis d’enfance n’auront de cesse de gravir les échelons d’une organisation criminelle que l’on ne présente plus: la mafia…
Graphismes: Le jeu utilise le moteur PhysX et cela se ressent dès le premier niveau avec de somptueux effets de fumée ou encore des murs qui se craquellent quasiment sous vos yeux. La ville affiche un nombre impressionnant d’éléments, allant des différents piétons aux nombreux modèles de véhicules, le tout sublimé par d’excellents jeux de lumière. De même, les visages des différents protagonistes sont criants de vérité, même si une fâcheuse sensation de grille apposée vient gâcher certains gros plans. Il est également plaisant de voir les différentes cinématiques dans lesquelles le héros porte les costumes et accessoires que vous avez choisi dans sa penderie. Enfin, il est regrettable que la caméra adopte un angle de vue un peu trop rapproché et ne permette pas, dans certaines situations, d’évaluer convenablement l’environnement…
Jouabilité: La conduite des différents véhicules est assez bien retranscrite, avec un petit bémol pour la première partie du jeu où la neige vous donnera quelques sueurs froides. A noter qu’il est assez simple de s’échapper lors des poursuites avec les forces de l’ordre, ces dernières ayant un peu trop tendance à s’encastrer dans d’autres véhicules. Vito maitrise également de nombreux coups au corps-à-corps, mais son credo reste bien évidemment les armes à feu dont vous pouvez transporter une quantité astronomique de modèles simultanément (de même pour les grenades). Parmi les autres mouvements disponibles, Vito peut courir, se couvrir ou encore attaquer de manière furtive, une fonctionnalité qui ne vous servira que trop rarement.
Durée de vie: Une douzaine d’heures, c’est finalement la durée nécessaire pour arriver au bout des 15 chapitres composant le jeu. Et encore, je suis certain d’avoir passé près de la moitié de mon temps à faire des trajets inutiles d’un bout à l’autre d’Empire Bay. Passée l’histoire principale, linéaire au possible, il n’y a aucune activité annexe à faire dans la ville, si ce n’est récupérer tous les magazines Playboy ou encore dénicher les avis de recherche. Le potentiel de rejouabilité est donc quasiment nul, et l’on ne s’étonnera pas de voir l’éditeur sortir des DLCs afin de nous faire profiter un peu plus de ce vaste terrain de jeu.
Bande son: Si vous êtes adepte des morceaux des années 40/50, vous ne resterez pas de marbre devant la musique proposée par 2K Czech, notamment lors des trajets en voiture où vous aurez le choix entre différentes radios (mais également la possibilité de couper la radio pour les oreilles les plus sensibles). Un regret toutefois: les flashs info sont uniquement en anglais et la majorité des joueurs ne pourra pas profiter du déroulement de la chasse à l’homme dans la ville. Dans l’ensemble, l’ambiance sonore est une franche réussite et les doublages ne sont pas en reste, notamment en anglais où les doubleurs ont abattu un travail monstrueux. A noter qu’il est possible d’activer les sous-titres, une option pas si inutile que cela lorsque vous désirez jouer sans trop pousser le volume.
Conclusion: Mafia II se révèle donc être une belle réussite technique, mais le manque d’ambition des développeurs aura eu raison de lui. Outre une campagne linéaire au possible, vous n’aurez aucune mission secondaire à accomplir (à part envoyer des voitures à la casse), aucune activité annexe et le titre ne propose même pas de modes multijoueur. Sitôt terminé, vous ne garderez en tête que l’ambiance générale, le scénario ayant tendance à partir dans tous les sens, et excepté les futurs DLCs, il n’y a malheureusement aucune raison valable pour se replonger dans la vie tourmentée d’Empire Bay…
Note: 6/10