Looney Tunes: Wacky World of Sports (version dématérialisée, v1.001.000, sortie le 27 septembre 2024), Développeur: Bamtang Games, Éditeur: GameMill Entertainment

Ces derniers mois, le nom de GameMill Entertainment fait frissonner certains joueurs, les dernières productions sorties chez cet éditeur n’étant pas toujours bien finies, avec des budgets assez limités. Alors bien évidemment, quand on sait que c’est ce même éditeur qui se charge de ramener les Looney Tunes sur le devant de la scène avec un jeu multi-sports, il y a forcément de quoi être inquiet, mais également assez enthousiaste quant aux possibilités offertes par l’univers des toons.

En revanche, le développement a été confié à Bamtang Games qui n’a pas toujours été à la fête avec ses derniers titres (DreamWorks All-Star Kart Racing, Avatar: The Last Airbender – Quest for Balance, Nickelodeon Kart Racers 3: Slime Speedway) malgré quelques bonnes idées disséminées ici ou là. Nous tâcherons de conserver un peu de suspens pour le bien de ce test mais ne vous attendez pas à un éclair de génie…

On ne présente plus vraiment les Looney Tunes tellement ces personnages ont pu animer nos journées pluvieuses à la télévision, notamment dans l’émission “Ça cartoon” qui était diffusée sur Canal+ dans les années 80. Dans les exemples plus récents, on notera leur présence accentuée dans les films Space Jam : Nouvelle Ère (2021) ou Tom et Jerry (2021). D’un point de vue graphique, le jeu fait vraiment honneur aux toons, avec une représentation fidèle de chaque personnage (une dizaine avec des caractéristiques distinctes), un habillage général qui colle parfaitement à la licence, et un parti pris artistique qui permet vraiment de les mettre en valeur au sein des différents épreuves, dans des environnements qui pourraient vous remémorer certains souvenirs. En effet, l’objectif principal du titre reste de s’affronter entre toons au sein de quatre épreuves sportives (le golf, le tennis, le basket ball et le football) dans une sorte de party-game géant permettant l’utilisation de gadgets et de coups spéciaux.

Le jeu vous propose différents modes pour affronter vos adversaires, en local jusqu’à quatre joueurs, ou en laissant l’IA prendre le contrôle de certains d’entre eux. Il est possible de se lancer dans la Coupe Ultime qui enchaine les épreuves jusqu’à désigner l’ultime vainqueur, là où le mode Sports vous permet de sélectionner votre sport avant de personnaliser votre partie (stade, type de balles/ballons, durée, difficulté, utilisation possible ou non des gadgets). Enfin le Mode défis sera sans doute le plus intéressant pour les plus téméraires d’entre vous puisque vous devrez relever certains challenges (au nombre de 80), de plus en plus coriaces, afin de glaner des points et de débloquer divers éléments.

Malheureusement, une fois arrivé dans une épreuve, il est difficile de trouver un sport qui ressort vraiment du lot de manière positive, à part peut-être le golf qui ne requiert pas vraiment de déplacements et qui a quelques bonnes idées. Mais dès qu’il s’agit d’un sport collectif (football, basket) vous demandant de traverser le terrain, de faire des passes ou de tirer/shooter, patatra, le charme du jeu laisse place à de la frustration voire des moment irritants en essayant de déplacer vos personnages sur le terrain sans véritable répondant (et je ne vous parle même pas de la caméra qui n’en fait qu’à sa tête). Une fois que vous aurez bien compris comment déclencher vos tirs (ne passez surtout pas les tutoriaux), il deviendra vraiment facile d’enchainer les buts/points sans réelle adversité (et donc encore moins de fun). On aurait pu penser que les gadgets apporteraient un semblant d’exotisme au jeu mais tout cela reste assez brouillon et finalement, on se débarrasse des gadgets rapidement pour se concentrer sur ce qu’il se passe sur le terrain. On apprécie tout de même la possibilité de conserver (ou non) à l’écran les touches, ce qui permet de se replonger rapidement dans le gameplay en passant d’un sport à un autre. Attention tout de même: le jeu n’est pas forcément simple à prendre en main pour un jeune public, notamment avec l’ajout de phases de QTE assez frustrantes, ou avec une IA complètement aléatoire quelque soit le niveau de difficulté.

Au niveau ambiance sonore, il est vraiment dommage que l’éditeur n’ait pas eu envie de proposer des doublages en français : je doute que les fans des Looney Tunes aient eu l’occasion de regarder les dessins animés de l’époque en version originale sous-titrée en français, et cela perd un peu de son charme. Pour le reste, on retrouve la musique entêtante de la franchise qui devient rapidement insupportable pour le plus grand plaisir des parents…

Au final, Looney Tunes: Wacky World of Sports n’est pas forcément la party-game que l’on aurait pu attendre, souffrant d’une grande part de répétitivité et d’une jouabilité bien trop basique. Le titre donne surtout l’impression d’avoir respecté un certain cahier des charges sur la forme (les toons, un design fidèle, des gadgets, …) tout en ayant quasi abandonné le fond (la jouabilité, les modes de jeu). Il n’est même pas certain que vous aurez particulièrement envie de ressortir le jeu dans une soirée entre amis, et c’est bien là que le bât blesse. La base étant déjà là, il faut espérer que le studio aura plus de temps à se consacrer au gameplay s’il se voit attribuer le développement d’une suite : croisons les doigts !

Looney Tunes Wacky World Of Sport
Looney Tunes: Wacky World of Sports (PS5)
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