Labyrinth of Galleria: The Moon Society (version physique, v1.0.1, sortie le 17 février 2023), Développeur: Nippon Ichi Software, Éditeur: NIS America
Si vous avez aimé Labyrinth of Refrain: Coven of Dusk, précédent titre de Nippon Ichi Software dans le même genre, vous risquez de tomber à nouveau sous le charme de Labyrinth of Galleria: The Moon Society, un nouveau dungeon-crawler qui coche toutes les cases pour vous retenir pendant des dizaines d’heures.
Eureka de Soleil, notre héroïne, se retrouve à Galleria Manor suite à une petite annonce proposant monts et merveilles en terme de rémunération contre votre capacité à explorer et à retrouver des objets. Un brin candide, notre héroïne se retrouve rapidement face à Madame Marta qui lui explique les tenants et aboutissants de sa mission, à savoir d’aller explorer les sous-sols du manoir à la recherche d’artefacts (Curios) en passant par une étrange penderie, seule porte d’entrée connue vers ce labyrinthe dont nul n’est jamais revenu (ou pas franchement comme on pourrait l’espérer). Vous vous retrouverez rapidement entiché de Fantie, un esprit dont vous serez le médium, et d’une armée de petits pantins qui vous répondront au doigt et à l’oeil.
Tout d’abord, sachez que toute cette séquence d’introduction dure quasiment une heure durant laquelle il va falloir lire de nombreux dialogues (en anglais), commencer à naviguer dans les menus (et leurs options), faire une petite promenade dans les sous-sols (qui va tourner court) et commencer à comprendre la gestion des pantins et de leurs escouades.
Outre tout l’aspect gestion, le jeu consiste surtout en de l’exploration 3D en vue à la première personne, mais avec un déplacement “case par case”. Comprenez par là que ce n’est pas un FPS avec toute la fluidité de vision ou de déplacement que l’on pourrait espérer: ici on tape plus du côté old-school pour les mouvements (vous avez déjà joué à Eye of the Beholder?), mais cela sied parfaitement au titre. Une fois cette partie prise en main, la jouabilité est vraiment agréable, les combats, bien que stratégiques, sont assez faciles à appréhender, et on se balade sans sourciller dans ces souterrains. Il faut dire que la progression est également simplifiée grâce à l’intégration d’une mini-carte qui se dessine au fur et à mesure de votre exploration et grâce à l’apport des capacités spéciales de Fantie (qui aurait cru que ce serait si fun de détruire des murs dans un labyrinthe ?).
Durant vos “balades”, vous serez amené à collecter du Mana: c’est essentiel dans le jeu et il faudra jouer finement pour espérer en ramener le plus possible hors du donjon (sachant que la mort vous fera tout perdre). Si vous êtes trop loin de la sortie, il sera toujours possible d’utiliser un objet par exemple, mais cela se fera au détriment d’une partie de votre Mana. Et une fois revenu à la base, à vous de dépenser sans compter pour améliorer votre expérience et espérer enchainer de meilleurs runs par la suite !
Comme dans tous les titres de NIS, il va vous falloir un peu de temps pour vous habituer aux mécaniques de jeu, et à la démesure de statistiques qui vous tombent dessus à chaque nouvelle découverte. Ne serait-ce que pour la gestion de vos pantins qui peuvent se voir affecter un sexe, un skin, un nom, une classe (parmi six au début), aller dans une escouade, et avoir des équipements et compétences bien à eux. Quand on sait que votre équipe finale peut contenir jusqu’à quarante personnes, il y a de quoi voir venir (et pleurer pour ceux qui sont réticents à cette déferlante de chiffres et mécaniques de jeu).
En terme de durée de vie, il faudra tabler sur une cinquantaine d’heures pour espérer en voir le bout: c’est juste énorme ! On appréciera tout de même la possibilité de sauvegarder quand on le souhaite en dehors des donjons, mais également via une sauvegarde temporaire lorsque vous êtes en pleine exploration (comme souvent, cette sauvegarde est à usage unique et disparait dès la reprise de votre partie).
Au final, Labyrinth of Galleria: The Moon Society est une nouvelle fois la démonstration du savoir-faire de Nippon Ichi Software dans les jeux d’exploration: la direction artistique (chara-design) est au rendez-vous dans les scènes de dialogue (c’est beaucoup plus sommaire durant l’exploration), mais surtout le titre se permet d’enchainer les mécaniques de jeu jusqu’à l’overdose (il faudrait faire un reportage sur les game designers qui nous sortent de tels systèmes de jeu). Forcément, et c’est le style du jeu qui veut cela, l’ensemble devient rapidement très répétitif mais comme le gameplay continue à évoluer au fur et à mesure, il n’y a pas vraiment de quoi s’ennuyer. Si tant est que vous ne soyez pas anglophobe, vous aurez bien du mal à lâcher ce titre et c’est bien là la marque des plus grands !