Kingdom Come: Deliverance II (version physique, v1.012.000, sortie le 4 février 2025), Développeur: Warhorse Studios, Éditeur: Deep Silver
Kingdom Come: Deliverance est un RPG en monde ouvert développé par le studio tchèque Warhorse Studios et sorti en 2018 sur Xbox One, PS4 et PC. Le titre s’est vendu à plus de huit millions d’exemplaire depuis sa sortie, peaufiné au gré des mois/années par de nombreux patchs et profitant de plateformes supplémentaires (comme par exemple la Nintendo Switch en 2024). Fort de ce succès critique et commercial, c’est donc avec une certaine impatience que les fans attendaient sa suite, très sobrement nommée Kingdom Come: Deliverance II…
Kingdom Come: Deliverance II se déroule dans le chaos d’une guerre civile dans le royaume de Bohême du XVe siècle. Vous y incarnez Henry de Skalice, un jeune homme tout ce qu’il y a de plus normal qui va se retrouver au coeur d’un tourbillons d’évènements mêlant trahison, vengeance et exploration. Si le scénario est la suite directe du premier volet, l’histoire est assez habilement écrite et il n’est pas nécessaire de connaitre KCD1 pour savourer cette suite… Pour les connaisseurs, sachez que la superficie du jeu a doublé par rapport au premier opus, chacune des deux cartes (Kuttenberg et Trosky) étant unique, avec différents types de terrain et d’environnement.
Après un mini prologue qui sert surtout à prendre en main le jeu (et à désactiver les vibrations pour ma part), vous êtes enfin lancé dans la grande aventure, quelques semaines plus tôt. Il faudra tout d’abord choisir votre style de jeu: soldat (aime avoir une arme à portée de main et porte une armure robuste), conseiller (aime résoudre les conflits, doté d’une grande éloquence), ou éclaireur (préférant agir dans l’ombre afin d’accomplir ses missions discrètement). Ce choix vous confère des points d’expérience au démarrage, mais il vous reviendra de choisir quelles caractéristiques développer par la suite ! Mais les choix ne s’arrêtent pas là et vous aurez encore d’autres occasions de pouvoir créer un protagoniste unique, qui vous ressemble. Il faudra même faire attention à certaines choses qui pourraient vous sembler aberrantes comme par exemple votre odeur !
Avant de nous lancer, veuillez noter que j’ai joué sur PlayStation 5 Pro pour une très grande partie de l’aventure, et à petit dose via le PlayStation Portal. Mais finalement, quelle que soit la plateforme, le constat reste identique: ça claque, et vos rétines vont avoir du mal à s’en remettre. Il faut dire que le jeu est très axé sur le réalisme et cela se ressent à chaque recoin. Le titre propose une gestion du cycle jour/nuit particulièrement bien implémentée, et le tout est saupoudré de cinématiques qui vous plongeront au coeur du conflit (plus de cinq heures de cinématique).
Comme dans tout bon RPG, KCD2 donne la part belle aux combats mais rappelez-vous bien que nous sommes face à un jeu réaliste, ce qui signifie que recharger votre arbalète va vous sembler prendre des plombes, tandis que les combats à l’épée pourraient manquer cruellement d’énergie pour certains joueurs même si le tout reste très bestial (mais il faut se rappeler que vous êtes également sur-équipé en terme d’armures, donc avec un sacré poids à trainer). Il est vraiment essentiel de bien suivre les tutoriels ainsi que certaines quêtes secondaires afin de prendre la pleine mesure des combats et des combos, mais également afin d’apprendre à esquiver, voire à contrer. Tout ce réalisme ne plaira pas à tout le monde, c’est un parti-pris assez unique dans le paysage vidéoludique qui aura ses fans et ses détracteurs mais pour ceux qui cherchent vraiment à se prendre au jeu, le résultat est assez incroyable et la vue FPS vient appuyer cela.
En terme de localisation, on frôle aussi le sans faute puisque le titre propose des doublages intégralement en français, mais également une localisation complète des interfaces (et bien évidemment des sous-titres pour ceux qui aiment les activer).
A noter pour les besoins de ce test que je me suis procuré l’édition Gold, comprenant le jeu ainsi que le Kit du Vaillant Chasseur, Le blason du Lion, ainsi que le Pass d’Extension (qui débloquera l’accès aux trois extensions à venir). Comme pour son prédécesseur, le titre est voué à s’améliorer et s’étoffer au fil du temps, même si son contenu est déjà assez gargantuesque. Aussi, à l’heure où j’écris ce test et après y avoir passé près de 80 heures, je n’en ai pas encore vu le bout mais j’en suis en partie responsable, étant plus enclin à flâner ici ou là plutôt que d’avancer dans la quête principale (même si la fin ne me semble plus très loin).
Au final, Kingdom Come: Deliverance II est une expérience incroyable mais qui ne plaira pas forcément à tout le monde de par son réalisme. On pourra regretter un système de sauvegarde un peu frustrant qui peut aussi expliquer parfois la durée de vie à rallonge, mais dans l’ensemble, le résultat est une pure réussite pour qui voudra bien s’y aventurer et s’impliquer dans le scénario. Bien entendu, le jeu n’est pas exempt de bugs mais nous pouvons compter sur le studio pour améliorer/corriger son titre dans les mois et années à venir, tout en nous offrant de nouveaux contenus par l’intermédiaire du Season Pass. Bref, nous ne sommes pas prêts de voir débarquer un troisième volet et c’est probablement une bonne raison pour prendre son temps pour savourer celui-ci…