Testé en solo et multijoueur sur la version commerciale de Kane & Lynch 2: Dog Days sur Xbox 360.
En 2007, Io Interactive laissait l’Agent 47 de la série Hitman se reposer pour se concentrer sur une nouvelle licence baptisée Kane & Lynch. Le premier volet promettait de nous en mettre plein la vue mais le résultat final fut plus que mitigé. Bien décidés à démontrer leur savoir-faire, les développeurs reviennent en 2010 avec un Kane & Lynch 2: Dog Days prenant place à Shanghai, un peu à la manière du jeu Army Of Two: Le 40ème Jour qui nous proposait également une aventure en duo…
Scénario: Le début de Dog Days nous narre l’arrivée de Kane à Shanghai pour rendre une visite de courtoisie à son ancien coéquipier Lynch qui mène désormais une vie tranquille avec une charmante chinoise. Bien évidemment, il y a une histoire d’argent derrière tout cela, mais leurs plans vont très vite s’envoler en fumée lorsqu’ils vont tuer par inadvertance la fille du mafioso le plus important de la mégalopole. A partir de cet instant, le jeu se résumera en une course poursuite où nos deux malfrats vont tenter de survivre tant bien que mal face aux forces de police mais également aux gangs mafieux.
Graphismes: La partie graphique du jeu est très certainement celle qui divise le plus, notamment l’effet de caméra à l’épaule type reportage télé qui devrait donner le mal de mer à bon nombre d’entre vous. Il en va de même pour le grain de l’image, assez grossier, ou encore pour les différents filtres graphiques, mosaïques (vive la censure) et autres trainées lumineuses qui donnent un certain cachet à l’ensemble mais qui ne tromperont pas les joueurs avisés: ces effets sont là pour masquer les carences du titre, tant en terme de technique que de textures.
Jouabilité: Exceptée une infime portion du jeu, la plupart de l’aventure vous mettra aux commandes de Lynch. Il est bien évidemment possible de jouer en coopératif, mais si vous décidez de jouer seul, sachez que Kane n’en fera qu’à sa tête puisque le studio n’a pas daigné inclure un système de commandes pour votre coéquipier. Concernant la maniabilité, votre malfrat peut utiliser un système de couverture assez basique, prendre des ennemis en otage ou encore jeter des bidons d’essence et sachez que vos tirs feront souvent mouche grâce à la visée semi-automatique (le titre semble injouable avec la visée manuelle). En revanche, il est impossible de se battre au corps à corps: une énorme lacune dans certaines situations un peu chaudes. Il y a tout de même une bonne idée à mettre au crédit des développeurs: la possibilité d’afficher en surimpression sur l’écran l’emplacement des armes et munitions, une fonctionnalité franchement utile lorsque vous serez à court de balles.
Durée de vie: Il vous faudra cinq bonnes heures pour venir à bout de Kane & Lynch 2. En cela, vous serez aidés par les nombreux checkpoints et l’IA déficiente de vos adversaires. Ajoutez à cela une fin totalement bâclée que vous n’aurez peut-être pas le courage de voir puisque les actions sont finalement assez répétitives et que la lassitude vous gagnera au fil des minutes, et vous obtenez une aventure solo/coop carrément dispensable. Heureusement, le jeu est sauvé par son Mode Arcade qui apporte un peu d’originalité au genre, mais surtout par ses trois modes multijoueur (Flic infiltré, Flics et Voleurs, Fragile Alliance) qui feront rimer trahison et cupidité. On pourra rétorquer que le nombre de cartes est assez restreint, mais vous pouvez compter sur Io Interactive pour nous sortir quelques DLCs dans le futur…
Bande son: Les doublages français sont assurés par des doubleurs professionnels (les voix de Vin Diesel et Al Pacino) et cela se ressent, même si l’on aurait apprécié un peu plus de travail sur la synchronisation labiale, proche du néant. Quant à l’atmosphère sonore, elle s’avère finalement assez soignée et réussit à retranscrire l’ambiance des quartiers chinois… et des fusillades à tout-va.
Conclusion: Passée la première heure de jeu et l’effet de surprise, Kane & Lynch 2 s’essouffle et seuls les plus courageux (ou avides de Succès/Trophées) oseront prolonger l’aventure de quelques heures. Le potentiel de rejouabilité est quasi nul mais les modes multijoueur, plutôt originaux, sauvent le titre de l’échec cuisant. Un beau gâchis…
Note: 4/10