Kamiwaza: Way of the Thief (version physique, v1.0.1, sortie le 14 octobre 2022), Développeur: ACQUIRE Corp, Éditeur: NIS America
Développé par le studio japonais ACQUIRE Corp, connu pour être à l’origine des séries Tenchu ou Way of the Samurai, Kamiwaza: Way of the Thief est en fait un remaster d’un jeu PlayStation 2 sorti en 2006 exclusivement au Japon. Quinze ans plus tard, le titre fait donc enfin son arrivée en Occident, apportant par la même occasion une localisation en anglais (pas de français à l’horizon). Mais soyons honnêtes, les jeux d’infiltration ont fait d’énormes progrès en terme de gameplay depuis cette époque et il faut donc espérer que le studio ait pu faire évoluer le titre, tant sur le fond que sur la forme…
Le scénario vous invite à incarner Ebizo, un voleur évoluant durant l’ère Edo et dont le credo est de voler les riches pour redistribuer aux pauvres. Mais un jour, lors d’une tentative de cambriolage, notre protagoniste et son mentor font face à une bande d’assassins et parviennent à s’enfuir en embarquant avec eux une jeune fille dont la vie était en danger. Quelques années plus tard, les vols sont de l’histoire ancienne et notre “héros” vit une vie rangée aux côtés de sa fille adoptive, Suzana. Las, cette dernière tombe gravement malade et, le prix du traitement étant faramineux, Ebizo doit retourner à ses premiers amours, revêtir son habit de voleur, et faire usage de ses compétences pour permettre à sa fille de guérir…
La première chose qui choque en lançant Kamiwaza: Way of the Thief, c’est bien évidemment la partie graphique. Pour être honnête, avant de me jeter dans cette aventure, je ne connaissais pas du tout l’histoire autour du titre et je me suis fait la remarque que ce que je voyais ressemblait beaucoup à un jeu PS2 ou PS3. Et bingo ! Pour le coup, la remasterisation a été plus que légère et il faut vraiment prendre sur soi pour apprécier le jeu avec des environnements assez sommaires et des personnages modélisés à la truelle, le lissage des textures n’aidant pas vraiment à moderniser l’ensemble. En fan d’infiltration, j’ai tout de même continué l’aventure, mais je ne suis pas certain que tout le monde choisira cette voie.
Et attention, ici nous sommes dans de l’infiltration pure et dure, comprenez par là qu’il n’est pas question de tuer vos ennemis ou que sais-je : il faudra les éviter, les contourner, voire les assommer, mais il n’y a pas plus de violence. A vrai dire, votre seule arme sera votre sac/baluchon qui vous servira à recueillir tous vos larcins et qui pourra également être lancé ici ou là. Bien évidemment, au fur et à mesure de votre progression, le sac deviendra plus imposant et vous permettra donc de planifier des larcins plus importants, voire imposants ! Mais cela va également attirer l’oeil et augmenter vos chances de vous faire arrêter…
D’ailleurs, au gré de votre aventure, vous deviendrez de moins en moins anonyme, à tel point que des avis de recherche commenceront à fleurir de ci de là, avec plus ou moins de précision/ressemblance. Fort heureusement, il existe des moyens (pas toujours très légaux) pour faire baisser cette “jauge de recherche”. Et comme il faut de plus toujours garder un oeil sur l’état de santé de Suzana, il va vraiment falloir faire des choix de priorisation, et jongler entre toutes les possibilités offertes par les développeurs.
Question technique et gameplay, il faut garder à l’esprit que l’on fait face à un simple remaster d’un jeu PlayStation 2: l’IA des adversaires n’est pas forcément très développée, leur champs de vision étant assez incompréhensible, et certains bugs de l’époque sont probablement toujours présents (cela m’étonnerait que le studio ait fait exprès de permettre à des objets/personnages de traverser les murs). A noter que vous aurez également des techniques imparables dans votre attirail afin de gagner en furtivité, comme cette cabriole complètement loufoque qui vous permet de disparaitre aux yeux des PNJ. Enfin la partie audio n’est pas en reste: présente mais forcément oubliable…
Au final, Kamiwaza: Way of the Thief a beau être un remaster, il est resté dans son jus de l’époque avec ses qualités (un concept solide, des mécaniques de gameplay intéressantes) et ses défauts. S’il faudra une dizaine d’heures pour les plus téméraires pour en voir le bout, pas certain que vous ayez forcément envie de vous y replonger pour découvrir les autres fins tant la remasterisation s’avère fainéante. On attendait forcément mieux d’un tel studio mais en l’état, Kamiwaza ne laissera pas un souvenir impérissable aux joueurs occidentaux…