Testé en solo sur la version commerciale du jeu Iron Man 2 sur Xbox 360.
Deux ans après le piètre jeu vidéo Iron Man, le studio Secret Level (SEGA San Francisco) est de nouveau à l’oeuvre avec Iron Man 2. Le studio ayant été fermé simultanément à la sortie du titre dans le commerce, il ne fallait bien évidemment pas s’attendre à grand chose, tout juste espérait-on une infime amélioration vis-à-vis du premier opus…
Scénario: Signé par Matt Fraction, un spécialiste des comics, le scénario ne suit pas du tout la trame du film. Ici, vous devrez aider Tony Stark et le Colonel Rhodey à récupérer une partie de Jarvis (l’IA mise au point par Tony) tout en affrontant des robots, des mecha-araignées, la Dynamo Pourpre ou encore Ultimo. Au final, les différents chapitres se suivent sans lien apparent entre eux et la seule chose que vous retiendrez sera le matraquage de boutons nécessaire pour arriver au bout du calvaire. Notez que vous aurez l’occasion de croiser Pepper Potts, Nick Fury ou encore la Veuve Noire…
Graphismes: Dès le menu principal, l’essentiel est dit: avec son écran titre digne d’un shareware des années 90 et ses deux possibilités (Campagne ou Options), Iron Man 2 se pose en candidat pour le menu le plus laid de l’Histoire. Et une fois lancé, le jeu ne fera qu’accentuer cette impression: textures immondes, personnages modélisés à la hache (certains jeux PS1 sont plus beaux), et j’en passe. Même les cinématiques, utilisant le “moteur” du jeu, n’ont pas eu le droit à un traitement de faveur! Et je ne vous parle même pas des bugs de collision qui rendent certains combats indigestes/injouables ou les ralentissements lorsque l’ennemi attaquera en surnombre: tout bonnement incroyable quand on voit la pauvreté de l’affichage.
Jouabilité: Avec une partie technique aussi bâclée, les joueurs pourraient croire que le studio s’est concentré sur la jouabilité et surtout la maniabilité de l’Homme en Armure. Désolé mais il n’en est rien! Le ciblage/lock des ennemis est une calamité, surtout lorsque celui-ci décide de changer de cibles à tout bout de champs: le stick droit étant attribué à cette fonctionnalité mais également à la caméra, il est difficile de s’en sortir. Les phases au sol, et notamment les combats, sont injouables en raison d’un gameplay plutôt lourd, et les phases de vol ne sont pas franchement folichonnes: un comble pour un super héros de la carrure d’Iron Man. Et comme pour bon nombre de jeux, les développeurs ont succombé à la mode des QTEs mais ces derniers sont vraiment mal intégrés à l’ensemble.
Durée de vie: En mode de difficulté normale, il m’a fallu 2h45 pour venir à bout du jeu, cinématiques interminables incluses. Là dedans, il faut évidemment compter le temps passé (perdu) pour améliorer les armes et aptitudes des armures d’Iron Man et de War Machine et vous comprendrez aisément que le temps de jeu réel n’excède pas les deux heures. S’il faut trouver un potentiel de rejouabilité, il est surtout à chercher du côté des Succès (ou Trophées sur PS3) qui vous demanderont de terminer certains niveaux avec les deux types d’armures ou encore de débloquer toutes les armures/améliorations/armes/munitions possibles.
Bande son: Iron Man 2 a au moins le mérite de nous faire bien rigoler avec ses doublages français tout simplement pitoyables. La synchronisation labiale doit également être un terme inconnu du côté du studio de développement (au même titre que le mot qualité me répondrez-vous). Le seul bon point aurait pu venir de la musique signée Lamb Of God, mais elle reste trop en retrait et finit par se faire oublier…
Conclusion: Sortir un jeu basé sur la licence Iron Man quelques jours avant la sortie du second film sur les écrans de cinéma partait très certainement d’une bonne intention (marketing) mais également d’une bonne dose d’opportunisme. Malheureusement, SEGA s’est évertué à confier le développement au studio déjà responsable du sabordage du premier opus et il n’y a tout simplement rien de bon à tirer du jeu Iron Man 2 entre la technique d’un autre âge et sa maniabilité à la ramasse. A deux ans de la sortie du troisième film, l’éditeur va devoir travailler d’arrache-pied s’il souhaite (enfin) nous offrir un jeu digne du super-héros en armure…
Note: 1/10