Hatsune Miku: Project DIVA Mega Mix (version dématérialisée, v1.0.1, sortie le 15 mai 2020), Développeur: SEGA AM2, Éditeur: SEGA
Hatsune Miku est un personnage humanoïde reconnaissable entre mille avec son joi minois et sa longue chevelure turquoise, et dont le premier rôle fut de servir comme avatar pour la série des Vocaloid, une série de logiciels de synthèse vocale développée par Yamaha Corp. Mais elle s’est surtout fait connaitre du grand public par le biais du jeu Hatsune Miku: Project DIVA, sorti en 2009 sur PSP au Japon. Dix années plus tard, et après une ribambelle de jeux (et de produits dérivés), c’est au tour de la Nintendo Switch d’accueillir Hatsune Miku: Project Diva Mega Mix qui célèbre à sa façon les dix ans de la licence.
Soyons clairs, ici il n’est pas question d’un quelconque scénario pour tenter de sauver la Terre ou autre : vous êtes uniquement ici pour danser en rythme sur plus de 100 chansons, sachant qu’il sera possible d’augmenter cette collection moyennant un passage par la case DLC. Si vous n’avez jamais approché la série, sachez que les morceaux ne sont pas ceux que vous pouvez entendre à la radio à longueur de journée : il va falloir apprécier les sonorités electro/cheesy/pop de titres que vous n’entendrez probablement nulle part ailleurs. A noter que le jeu est uniquement disponible en anglais: rien de bien compliqué et un niveau moyen d’anglais vous permettra de naviguer dans les menus sans aucune difficulté, mais cela pourrait malheureusement freiner une partie du public (là où je pense qu’une traduction n’aurait pas demandé une trop grande dose de travail).
Dès le tutoriel qui se joue sur un air de Ievan Polkka, le titre vous fait bien comprendre qu’il va falloir être très adroit (et rapide) avec les sticks/gachettes/boutons pour réussir à suivre le rythme effréné des chorégraphies, l’appui se faisant à la frame près. C’est bien simple, même avec la difficulté la plus faible (sur un total de cinq niveaux, dont deux à débloquer), il a fallu que je m’y reprenne à plusieurs reprises avant de réussir à finir une chanson (mes premiers tests m’ayant fait perdre en moins de 30 secondes). En effet, à la moindre erreur, votre barre de vie baisse tandis qu’elle remonte (péniblement) lorsque vous appuyez sur la bonne touche avec un timing parfait. Lorsque la barre est vide, la partie est terminée, mais si vous parvenez à arriver jusqu’au bout du morceau, il faudra encore attendre fébrilement votre évaluation afin de savoir si votre performance est validée: les perfectionnistes risquent donc d’y passer des dizaines d’heures…
Il faudra donc prendre son mal en patience pour progresser et réussir à enchainer les combinaisons à la perfection. Après plusieurs parties, vous pourrez (enfin) commencer à débloquer des éléments de personnalisation pour vos idoles, voire utiliser un éditeur de motifs (assez dispensable) pour vos tee-shirts, histoire de modeler les personnages à votre image. Attention, rien n’est gratuit dans ce bas monde et il faudra donc engranger de l’argent (virtuel) avant de vous lancer dans de longues phases de personnalisation.
Et que l’on soit bien clair, si le jeu est tout à fait jouable en mode portable, je ne saurais que trop vous conseiller d’utiliser un pad pour éviter de finir crispé sur vos joycons (ce qui a fini par me donner des douleurs). Pour les plus habiles, la récompense sera évidemment de pouvoir regarder les idoles se déhancher sur scène (ou dans les clips) tout en matraquant les boutons, chose qu’il sera bien difficile de faire sans un minimum de maitrise. Rassurez-vous : il est tout à fait possible de se transformer en simple spectateur pour visionner les clips, parfait pour les fans d’Hatsune Miku qui seraient dépassés par le challenge.
Enfin, le studio a cru bon d’intégrer un mode de commandes utilisant les joycons détachés (le “Mode Mix”) mais la reconnaissance de mouvement montre rapidement ses limites (surtout avec la difficulté grandissante) et au final, vous n’utiliserez certainement cette configuration que pour faire essayer le jeu à des amis (les vibrations HD offrant un plus assez sympathique).
Et si vous faites parti des habitués de la série sur consoles PlayStation, il est tout à fait possible d’afficher les boutons au format triangle/rond/croix/carré plutôt que les traditionnels A/B/X/Y de la Nintendo Switch. De quoi balayer toutes les excuses que pourraient vous sortir certains habitués à la vue de leurs scores…
Au final, Hatsune Miku: Project Diva Mega Mix est une belle surprise et s’avère être une belle porte d’entrée dans la franchise, même pour des personnes qui se sont toujours montré réticentes au genre. Avec sa playlist généréuse (plus de 100 morceaux) et son habillage coloré, le titre donne envie de s’investir, si tant est que l’on parvienne à franchir la barrière de la maniabilité, pas forcément évidente au premier abord. De quoi rallier les néophytes aux charmes d’Hatsune Miku ?