Giraffe and Annika (version physique, v1.1.0, sortie le 28 août 2020), Développeur: Atelier Mimina, Éditeur: NIS America
Développé par le studio Atelier Mimina, dirigé par le mangaka Atsushi Saito, Giraffe and Annika est un jeu d’exploration en 3D qui vous propose de suivre les aventures de la jeune Annika, une jeune fille aux oreilles de chat qui se réveille sur l’île de Spica sans le moindre souvenir de son passé. Mais très vite, vous allez rencontrer un jeune homme baptisé Giraffe qui va vous servir de guide et vous indiquer minutieusement où aller.
D’un point de vue graphique, on est très loin des références du genre avec une 3D assez datée, que certains pourraient apparenter à l’ère PS2/PS3, mais ce serait sans doute user de critique facile. De même, pas de cinématiques à l’horizon puisque l’histoire et certaines interactions vous seront contées par l’intermédiaire de cases animées (on sent bien là les influences de l’auteur).
Nous l’avons vu, il ne faut pas espérer grand chose du côté du design du titre, mais la technique n’est pas en reste. En effet, le jeu use et abuse d’ellipses et de chargements pour certaines actions comme le fait de monter ou de descendre d’une échelle : vous ne le verrez jamais, ce qui évite d’avoir à l’animer (malins !). Quant à votre héroïne, ses mouvements ne sont pas particulièrement fluides et elle devra se contenter d’actions assez basiques (quoique même la nage est difficilement compréhensible au premier abord). Par exemple, la possibilité de sauter sera votre récompense pour avoir battu le premier boss, ce qui nous ramène des années en arrière en terme de game-design (je veux bien qu’elle soit amnésique mais il y a des limites).
Et comme vous êtes dans un monde trop choupinou, ne comptez pas vous battre avec les ennemis rencontrés sur votre chemin: il faudra simplement les éviter (en passant à côté) pour essayer d’avancer, sachant que vous trouverez des cristaux de vie à de nombreux endroits, ce qui vous empêchera de rendre l’âme. Si cela arrive, ne vous en faites pas, le jeu vous renverra quelques pas en arrière, et il est possible de sauvegarder assez souvent en croisant des statues. Il n’y a que face aux boss que le gameplay change complètement puisque vous passez alors dans un format “jeu de rythme” tout ce qu’il y a de plus basique (gauche/droite et un bouton). A noter que ces combats proposent trois niveaux de difficulté et que vous pourrez y revenir plus tard pour améliorer vos scores (si le coeur vous en dit).
On trouvera également à redire face à la caméra qui se réinitialise à chaque changement de tableau / chargement, mais sinon elle est plutôt bien gérée, avec également la possibilité de zoomer avec les gâchettes.
La durée de vie s’en ressent évidemment puisque le titre se finit en moins de cinq heures, et ne comptez pas beaucoup de temps supplémentaire pour récupérer 100% des objets (via une carte de fidélité à faire tamponner). Histoire de faire durer le plaisir, le jeu se permet même de jouer avec vos nerfs puisque certaines actions (ou rencontres) ne sont possibles que de nuit: il faudra donc attendre patiemment ou essayer de vous reposer pour que le temps avance plus rapidement.
En plus de sa durée de vie assez faible pour un jeu vendu à ce tarif, le titre propose une difficulté inégale. La majeure partie du jeu se parcourt sans problèmes mais le dernier donjon relève la difficulté d’un coup, sans que l’on sache vraiment pourquoi (tout en restant loin d’être insurmontable).
Au final, Giraffe and Annika ne parvient jamais à nous faire rêver, que ce soit par son parti pris graphique, ou sa technique clairement datée. Le titre aurait pu être un excellent point d’entrée pour de jeunes enfants mais comme souvent avec NIS America, il n’y a aucune traduction en français (le niveau requis en anglais n’est pas bien haut pour des adultes). Et c’est bien dommage car avec son univers coloré, ses phases d’exploration assez simples et son absence de violence, le titre était forcément destiné aux plus jeunes…