G.I. Joe: Wrath of Cobra (version dématérialisée, v1.001.000, sortie le 21 novembre 2024), Développeur: Maple Powered Games, Éditeur: indie.io
La licence GI Joe résonne surtout pour ceux qui, comme moi, ont vécu la diffusion du dessin animé dans les années 80 à la télévision française, avec toute la ribambelle de jouets qui affluait dans nos catalogues à l’approche de noël. Il y a d’ailleurs eu un excellent épisode de The Toys that Made Us en 2017 sur Netflix qui retraçait la génèse de cette licence. Par la suite, on retiendra surtout la sortie de trois films (le dernier, Snake Eyes, n’ayant pas eu le droit à une sortie cinéma), mais également la renaissance de la licence en comics grâce au Energon Universe (chez Urban Comics en France) qui accueille également les Transformers. D’ailleurs, cette rencontre devrait être à l’affiche du prochain film Transformers sur grand écran suite au teasing qui était effectué à la fin de Transformers: Rise of the Beasts en 2023.
Et c’est donc dans cet univers particulièrement riche qu’un jeu indépendant développé par Maple Powered Games a vu le jour il y a quelques semaines sur PC, et désormais sur consoles, j’ai nommé G.I. Joe: Wrath of Cobra. Il s’agit d’un beat’m all 2D à la sauce retro qui compte bien attirer les fans du genre mais également ceux qui ne jurent que par la franchise en nous ressortant tous les héros et villains qui font l’essence même de G.I. Joe
Le titre propose quelques séquences animées qui permettent de mettre en scène l’histoire. Ceux qui ont connu la série animée des années 80 seront aux anges puisque la partie graphique tire directement son inspiration de cette période: le rendu reste très beau si l’on aime le style retro 2D, et les divers éléments (ennemis, boss, véhicules) ne manqueront pas de vous rappeler quelques souvenirs enfouis. Bref, ce n’est pas dingue mais le résultat respecte bien le matériel d’origine.
Au niveau du gameplay, c’est un beat’em all tout ce qu’il y a de plus classique. Outre les déplacements habituels, il vous est possible d’asséner des coups normaux, des coups puissants, de récupérer des armes pour tirer avec (ou de les lancer), de parer des coups (pas toujours très bien géré malheureusement), mais également d’utiliser votre capacité spéciale. Pour la petite histoire, l’intégralité du test s’est fait avec le PlayStation Portal : l’expérience s’y prêtait plutôt bien et tout s’est déroulé sans encombre. Mais bien évidemment, dans ce type de jeux, la précision est clé et on ne peut pas dire que le jeu soit une référence dans ce domaine: c’est rapidement le foutoir, on fait des sauts sans vraiment comprendre ce qu’il se passe, et on en vient parfois à regarder son personnage effectuer des mouvements non demandés (ou alors avec du retard).
En terme de contenus, vous avez tout d’abord le mode histoire qui va vous intéresser principalement, avec ses quatre niveaux de difficulté. Mais le titre propose des modes additionnels tels que le mode arcade ou encore le boss rush qui sont à débloquer en passant par la boutique du jeu (rassurez-vous, ce n’est pas caché derrière un DLC ou des micro-transactions, mais en utilisant des “disquettes” trouvées sur les champs de bataille, sauf que chaque déblocage en demande une quantité abyssale). D’ailleurs la boutique vous permettra également de modifier en profondeur le jeu comme avec le mode 1 coup, le mode double problème (qui double le nombre d’ennemis), voire en débloquant de nouveaux protagonistes. Enfin, un mini tutoriel vous permet de prendre tout cela en main avant de vous lancer dans le grand bain !
En revanche, on voit également que le titre a manqué de polish au niveau des traductions quand les textes en français dépassent allègrement les cadres qui leur sont réservés. Et un autre point qui m’a un peu chiffonné, c’est qu’ils se sont également permis de traduire les noms des personnages et on se retrouve donc avec Duc ou Yeux de Serpent comme protagoniste, ce qui fait doucement sourire… Enfin, on se demande bien à quoi cela sert de choisir un niveau de difficulté en début de partie quand le jeu n’a pas du tout l’air d’en tenir compte par la suite, avec des pics de difficulté assez dingues à certains moments (mention spéciale au niveau 11), même en “facile”.
Au final, G.I. Joe: Wrath of Cobra est un jeu plaisant mais également frustrant par son manque flagrant de contrôle qualité avant la sortie. Il ne faut donc pas s’attendre à quelque chose d’aussi complet ou d’aussi bien fini que Streets of Rage 4 ou Teenage Mutant Ninja Turtles Shredder’s Revenge : ici vous mettez les pieds dans un jeu indépendant qui assume son manque d’ambition, mais où l’on sent tout de même que les développeurs ont cherché à plaire aux fans. Avec sa durée de vie assez standard pour le genre (comptez quatre heures en mode facile/normal) mais un prix assez gonflé, le jeu va désormais être attendu aux tournants puisque les développeurs ont promis de continuer à soutenir le titre par la suite avec de nouveaux modes, de nouveaux niveaux ou de nouveaux personnages. On ne demande qu’à voir…