Disciples: Liberation (version physique, v1.000.002, sortie le 21 octobre 2021), Développeur: Frima Studio, Éditeur: Kalypso Media

Développé par le studio québécois Frima Studio, Disciples: Liberation est le quatrième épisode de la franchise Disciples, série qui a vu le jour dans les années 90 sur PC. Soyez rassurés, il n’est nullement besoin d’avoir joué aux précédents titres pour s’émerveiller devant ce nouvel opus qui vous propose un jeu de rôle dans un (riche) univers de Dark Fantasy, avec des combats au tour par tour et des caractéristiques à ne plus savoir qu’en faire. Bref, les rôlistes devraient être aux anges et il ne reste plus qu’à leur souhaiter la bienvenue dans le monde de Nevendaar.

Notez tout de même que le titre ne débute pas comme la plupart des RPGs avec la création de votre personnage puisque vous y incarnez Avyanna, une mercenaire dont la première mission sera de tuer un prêtre se terrant dans les bas-fonds. Mais bien évidemment, tout ne va pas se passer aussi simplement que prévu (en même temps, cela allait de soi dès le début du combat) et, avec votre compagnon Orion, vous allez vous retrouver projetés à Yllian, la Cité Oubliée où tout est à reconstruire. En découvrant ce nouveau monde, il y aura du coup toute une réflexion à avoir autour de vos alliances avec les quatre factions en présence, chacune ayant un territoire attitré, ce qui aura un impact direct sur la manière dont certains habitants de Nevendaar réagiront ensuite à votre égard (et à plus long terme sur la fin de votre aventure). Néanmoins, le scénario ne restera pas dans les annales: il est plaisant mais sans plus…

Le studio promet plus de 80 heures de jeu en solo, réparties sur trois actes, avec plus de 270 quêtes et objectifs, ainsi que cinq fins uniques. Car là où de nombreux jeux vous font croire que vos choix auront des conséquences sur la suite de l’aventure, ici c’est bel et bien le cas, à tel point que vous risquez, comme moi, d’utiliser plusieurs slots de sauvegardes pour vous laisser une chance de revenir sur vos pas. Afin d’être totalement transparent avec vous, sachez que je n’ai passé qu’une quarantaine d’heures sur le jeu avant de rédiger ce test, mais que mon objectif est bel et bien de voir la conclusion d’ici quelques semaines. Malheureusement, à un moment, une pause s’impose !

Comme dans tout bon JDR, il y a beaucoup (beaucoup) de descriptions à lire, le studio ne s’étant pas attardé à créer des cinématiques ou des artworks pour tout ce qui peut se passer, laissant ainsi libre court à votre imagination (si tant est que vous aimiez lire des tonnes de textes, en français fort heureusement). D’ailleurs, la même remarque vaut également pour les dialogues qui vous laissent choisir entre différentes directions suivant votre humeur, avec des impacts à plus ou moins long terme. La majorité des dialogues sont accompagnés de doublages en français d’assez bonne facture, ce qui peut apporter un peu de soulagement lorsque vous n’en pourrez plus de lire ou de scruter des caractéristiques pour tout et n’importe quoi. Car, outre votre personnage, vous retrouverez également des caractéristiques pour différents éléments (armes, armures…), ces derniers se voyant aussi affublé d’un niveau de rareté (pour les collectionneurs fous).

Comme dit plus haut, les rôlistes seront aux anges avec le contenu proposé par Disciples: Liberation, avec également des arbres de compétence (combat, nephilim, magie) pour faire évoluer votre personnage (sans compter les quatre classes qui arrivent dans un second temps). Le studio a vraiment inclus tous les aspects si chers aux amateurs de RPG, à tel point que l’on se demande s’ils ne sont pas allés trop loin pour des joueurs lambda, qui plus est sur consoles (même s’il faut avouer que les commandes à la manette ont été plutôt bien pensées et qu’un énorme travail a été fait du côté de l’accessibilité).

D’un point de vue gameplay, quand vous ne passerez pas votre temps dans les menus, vous profitez de déplacements en 3D dans des environnements forcément hostiles, mais fort agréables à l’œil. A la moindre rencontre, vous passerez en mode combat sur un plan horizontal doté d’hexagones, où vous devrez utiliser des Points d’action (3 types différents) pour vous déplacer/attaquer, sachant qu’il faudra faire attention à la stratégie appliquée (les PA non utilisés servent à restaurer de la santé en fin de tour), et à l’emplacement de vos personnages (en ligne de front ou en ligne de fond, où les unités agissent automatiquement à chaque tour et ne peuvent être ni ciblées, ni vaincues directement). Et oui, on est bien loin du hack’n’slash mais l’ensemble reste assez beau à regarder, surtout qu’il est possible de jouer avec la caméra pour se rapprocher des unités.

Malheureusement, l’ensemble peut devenir assez répétitif à certains moments, surtout lorsque votre héroïne commence à monter trop rapidement dans les niveaux et à dégotter des armes surpuissantes…

Bien que très bon, Disciples: Liberation n’est certainement pas à mettre entre toutes les mains, de part son côté RPG très abouti, et des thématiques qui lorgnent plutôt vers un public adulte. Doté d’une direction artistique de toute beauté et de mécaniques vraiment bien pensées, le titre de Frima Studio devrait vous tenir en haleine durant près d’une centaine d’heures si tant est que vous ayez envie de tester toutes les quêtes, de voir toutes les fins, et de vous lancer dans de grands projets de construction de bâtiments. On regrettera une seule chose: qu’il soit sorti à une période de l’année où des éditeurs et franchises déjà bien connus du grand public risquent de faire passer ce grand RPG sous les radars…

Disciples Liberation
Disciples: Liberation (PS5)
8