Beyond The Ice Palace 2 (version dématérialisée, v1.001.000, sortie le 13 mars 2025), Développeur: Storybird Studio, Éditeur: PixelHeart

A l’origine, Beyond The Ice Palace est un jeu de plate-formes à défilement vertical en 2D, situé dans un univers fantasy, et publié par Elite Systems en 1988 sur les ordinateurs stars de l’époque dont l’Amstrad CPC et l’Amiga 500. C’est d’ailleurs sur ce dernier que j’avais pu y jouer quand j’étais bien plus jeune, et si le titre n’est pas forcément le premier qui me reviendrait en tête en évoquant mon adolescence (vive les point’n’clicks), il n’en reste pas moins que j’y avais passé quelques heures agréables. Il faut dire que le choix était beaucoup plus restreint et que cela vous poussait à essorer les jeux en votre possession, mais chaque titre ne devenait pas forcément un classique…

Toujours est-il que 37 années plus tard, Storybird Studio nous propose une suite qui débute par une cinématique relatant brièvement les évènements du premier épisode et qui pose déjà les bases de ce nouveau volet, à savoir que l’ancien héros légendaire, devenu Roi, a perdu tous ses pouvoirs suite à un plan habilement manigancé par des forces inconnues et qu’il fut laissé pour mort. Ce héros, c’est vous! Dans un dernier souffle, des divinités parvinrent à vous envoyer un peu d’énergie afin de vous réveiller : il va désormais falloir nettoyer votre Royaume de toutes ces entités démoniaques qui ont détruit les environnements, désormais en ruine, en commençant par retrouver les fragments des flèches célestes qui, combinés, devraient vous permettre de retrouver votre pouvoir et donc votre trône.

Une fois la cinématique d’introduction passée, sachant qu’elle ne restera probablement pas dans les annales, place au jeu avec ce Roi qui vient tout juste de se libérer et qui porte encore des stigmates visibles avec ses chaines de prisonnier toujours attachées ! Alors bien évidemment, nous ne sommes pas face à un jeu à gros budget et cela se ressent directement mais il faut tout de même noter le soin apporté par les développeurs pour rendre tout cela agréable à l’oeil. Si l’on excepte certains décors extérieurs comme le cimetière ou les marécages, le tout est franchement plaisant à parcourir. Si à première vue on pourrait penser qu’il s’agit d’un n-ième metroidvania, il n’en est rien au final et cela devrait décevoir certains joueurs. En effet, le titre est finalement assez linéaire et il n’y a pas vocation à récupérer un objet A dans un endroit B, puis à revenir sur vos pas pour débloquer un nouveau passage C qui va vous enfoncer encore plus dans l’horreur. Il sera presque possible de tout faire en ligne droite, et même les quelques secrets sont finalement assez simples à trouver (et restent accessibles). Il n’en demeure pas moins qu’une fois que l’on sait où on met les pieds, le plaisir est bien présent !

On pourra certainement pester contre le système de checkpoint/sauvegarde qui vous forcera parfois à faire un gros retour en arrière, mais on appréciera aussi la possibilité de se « téléporter » à certains endroits de cet univers.

D’un point de vue gameplay, votre Roi est assez lourd à manier (il est lent…) et on notera quelques ralentissements ici ou là face à certains ennemis, tout en ne sachant pas toujours si c’était voulu (effet de style) ou non. Il est possible de sauter, de s’accrocher, de manipuler ses chaines comme des armes, et j’en passe, sachant qu’il sera possible de débloquer des améliorations par la suite (comme le double saut par exemple, du plus bel effet). Il faudra également rester attentif aux coffres cachés dans les environnements, à la recherche de gemmes qui vous permettront, une fois assemblées, d’améliorer vos statistiques. En soi, le jeu n’est pas foncièrement difficile: vous allez forcément rager lorsqu’il faudra revenir au dernier checkpoint en raison de problèmes récurrents sur les collisions (on ne compte plus le nombre d’adversaires impossibles à toucher en diagonale), mais au final les ennemis (y compris les boss) sont régis par des règles et patterns assez simples à déchiffrer. On pestera néanmoins contre certaines plateformes qui semblent impossibles à atteindre, ou contre certains coups qui vous font reculer pour tomber en contre-bas sur des pics, mais j’oserais dire: on s’y fait !

Au total, il devrait vous falloir sept bonnes heures pour en voir le bout, ce qui peut paraitre peu mais qui finalement est une très bonne chose afin de ne pas passer son temps à rabacher sur les même bugs. A noter que le jeu a été parcouru dans son intégralité grâce au PlayStation Portal (adossé à une PS5 Pro) et que la bande sonore est assez agréable pour ne pas avoir envie de la couper au bout de cinq minutes…

Au final, Beyond the Ice Palace 2 n’est pas forcément la suite qui me serait venue à l’esprit en évoquant les jeux de mon enfance que j’aimerais voir revenir, mais il se parcourt assez simplement et on apprécie son design retro-pixel qui lui va si bien. Le jeu n’est pas exempt de défauts, loin de là (coucou les sauts), et les développeurs auraient sûrement pu profiter de quelques semaines supplémentaires pour des séances de test QA, pas forcément approfondies (et c’est sans doute ça le pire). Las, il reste un titre qui se parcourt assez rapidement, avec ses mécaniques qui nous poussent à l’exploration et qui viennent gratifier les joueurs, mais qui s’oubliera sans doute tout aussi rapidement. Mais alors, faudra-t-il attendre à nouveau 37 ans pour voir le prochain épisode ? C’est surtout le succès commercial qui nous le dira et il y a tout intérêt à le proposer un prix tout doux afin d’accumuler les ventes…

Beyond The Ice Palace 2
Beyond The Ice Palace 2 (PS5)
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