Testé en solo et multijoueur sur la version commerciale de Battlefield 3 sur Xbox 360.
Depuis une dizaine d’années, la licence Battlefield règne en maitre sur les FPS PC avec son multijoueur permettant à de nombreux joueurs d’en découdre simultanément. Après un sympathique Battlefield 1943 et un spin-off Battlefield Bad Company ayant permis de faire connaitre le nom auprès des joueurs consoles, les suédois de DiCE ont décidé de proposer leur nouveau bébé, Battlefield 3, à tous et sont désormais prêts à en découdre avec l’ogre incontesté: Call Of Duty. Mais avec une version PC présentée comme largement supérieure depuis de nombreux mois, et afin d’éviter la déception engendrée par Medal Of Honor en 2010, il était nécessaire (voire vitale) pour Electronic Arts de sortir son FPS majeur avant la déferlante Call Of Duty, même si les premiers retours faisaient déjà état d’un nombre de précommandes dépassant les espérances de l’éditeur…
Scénario: Utilisant une technique de narration déjà bien échaudée, Battlefield 3 vous propose tout simplement de vivre des flashbacks dans un flashback. Vous incarnez le Sergent James Blackburn, marine de son état, interrogé sur sa poursuite d’un bad guy du PLR (People’s Liberation & Resistance) bien décidé à utiliser des armes nucléaires afin de reprendre le pouvoir au Moyen Orient. Comme de coutume dans les FPS récents, vous devrez également prendre en main le destin d’autres soldats (artilleur d’un char, pilote de chasse) afin de remettre en ordre toutes les pièces du puzzle ! Au final, exceptées les deux dernières missions, le scénario se révèle donc assez plat et l’impression de participer à un tutorial géant ne vous quittera jamais…
Graphismes: Afin de profiter des textures en haute résolution, l’éditeur recommande d’installer un pack spécial sur les disques durs de vos Xbox 360, encore faut-il avoir un HDD disposant de 1.5 Go de libre! Si ce n’est pas le cas, vous ferez face à un FPS sympathique mais quelconque, tandis que l’installation du pack devrait vous en mettre plein la vue! Enfin ceci reste de la théorie puisque vous n’omettrez certainement pas de remarquer l’aliasing assez prononcé à divers moments ou encore des effets de clipping à tout va qui ne mettent vraiment pas en valeur le moteur Frostbite 2. A côté de cela, il faut tout de même avouer que le moteur n’est jamais pris en défaut et que BF3 peut se targuer d’arborer une fluidité à toutes épreuves, même lorsque tous les éléments du décor sont en train d’exploser autour de vous: un élément essentiel notamment en multijoueur où les cartes affichent une taille tout bonnement gigantesque pour ce type de jeu.
Jouabilité: Soyons clairs d’entrée de jeu, si vous êtes allergiques aux scripts se déclenchant toutes les 2 minutes, vous risquez rapidement d’avoir la nausée en jouant à la campagne solo de BF3. Et même l’IA peut être assez facilement prise en défaut, comme lors d’un combat sanglant où j’ai pu me rendre dans les rangs ennemis et me fondre dans la masse pour les charcuter par dizaines à l’aide du poignard (vive les respawns infinis), sans que cela n’alerte le moindre mercenaire… A côté de cela, il faut noter que DiCE a apporté un grand soin à la conduite des chars et que l’expérience s’avère assez sympathique, grâce notamment à un bon mapping des contrôles !
Durée de vie: La campagne solo, assez basique, vous tiendra en haleine durant 6 heures au grand maximum: c’est peu, mais il semblerait que ce soit désormais la norme pour ce type de jeux. D’autant plus que la partie solo ne constitue qu’un entrainement pour le multijoueur, où le véritable potentiel de Battlefield 3 vous sera révélé à travers ses cinq modes de jeu (Ruée, Conquête, Matchs à mort, plus les déclinaisons par équipes/escouades) et ses quatre classes (assaut, ingénieur, soutien, éclaireur). Doté de neufs cartes relativement bien équilibrées, BF3 devrait très rapidement se tailler une place de choix dans le coeur des joueurs consoles, d’autant plus que la coopération jouera un rôle prépondérant afin de mener votre escouade vers la victoire. D’ailleurs, en parlant de coopération, sachez que l’éditeur a intégré 6 missions de ce type dans lesquelles, accompagné d’un ami, vous devrez remplir de véritables objectifs
Bande son: Alors que l’on attendait surtout BF3 pour en prendre plein les yeux avec son moteur graphique, c’est finalement la partie audio qui réussit à tirer son épingle du jeu en nous proposant une atmosphère tout bonnement incroyable, notamment par le biais d’une gros travail sur les effets sonores des différentes armes. Le doublage français n’est pas en reste, et même si certaines trouveront toujours à redire, il est appréciable de retrouver des voix bien connues des amateurs de films ou séries américaines.
Conclusion: Précédé d’une campagne marketing on ne peut plus tapageuse, Battlefield 3 peine à convaincre à certains niveaux, la faute notamment à une campagne solo assez mal maitrisée (seule la fin tire son épingle du jeu) et à une réalisation technique loin d’être ébouriffante (sur consoles). On le sait tous, un Battlefield se juge surtout sur sa partie multijoueur, et sur ce point, DiCE a accompli un très bon boulot (sans le moindre lag) même si l’on reste loin de la perfection attendue et que son désormais célèbre Pass Online a connu pas mal de soubresauts durant les premiers jours de commercialisation: un comble ! Reste que le studio devrait continuer à peaufiner son bébé à coup de patchs (le premier fait déjà 170 Mo) et de DLCs payants permettant d’apporter un peu plus de variété aux affrontements en ligne…
Note: 8/10