Testé en solo sur la version commerciale du jeu Batman Arkham City sur Xbox 360.
Deux années se sont écoulées depuis la première bonne adaptation vidéoludique d’un super-héros : Batman Arkham Asylum. Bien conscient du challenge à relever, Rocksteady Studios continue depuis quelques mois à nous faire rêver à coups d’artworks et de révélations sur la suite, Batman Arkham City, censée être plus belle, plus vaste, et plus ludique. Mais nous autres, joueurs, sommes habitués à ce type de discours précédant n’importe quel jeu dit “AAA” et même en connaissant les forces du studio, il était normal de rester sceptique face à de telles promesses. Heureusement, une fois le jeu en mains, les doutes s’évaporent très rapidement…
Scénario: Quelques mois après les événements du précédent opus, Quincy Sharp, devenu maire de Gotham, a profité de sa popularité afin d’ouvrir Arkham City, une ville-prison. Par un concours de circonstances, Bruce Wayne se retrouve enfermé au sein même de cette antre malfamée. Bien évidemment, l’ombre du Joker semble planer sur cette affreuse manigance et vous aurez tôt fait de revêtir votre costume de justicier afin de déjouer le vil complot et de mettre un terme au Protocole 10 (dont le dessein ne sera révélé que dans l’ultime heure). Qui plus est, en achetant une copie neuve du jeu (ou en passant par la case DLC payant), vous pourrez également profiter de 4 chapitres dans la peau de Catwoman! Que les choses soient claires, le scénario n’a franchement rien d’exceptionnel et l’on se prendra plutôt à suivre l’histoire en espérant les futures rencontres contre les Vilains charismatiques de l’univers créé par DC Comics…
Graphismes: Le personnage principal du jeu n’est autre qu’Arkham City, resplendissante de noirceur et constituée de nombreuses bâtisses toutes plus différentes les unes que les autres: le parti-pris architectural est tout bonnement magnifique. Batman jouit toujours d’une modélisation parfaite, même s’il y a lieu de pleurer en voyant Bruce Wayne dans sa tenue de millionnaire en début de jeu, tandis que Catwoman nous impressionne! Quant aux Vilains, c’est très certainement le Pingouin qui fera le moins l’unanimité parmi les fans de la première heure: la faute à un chara-design raté, ou à notre imagination qui nous renvoie inexorablement vers le Pingouin du film Batman Le Défi ? Toujours est-il que vos autres adversaires ont vraiment la classe, que ce soit le Joker ou Poison Ivy, et même les combats contre une trentaine d’adversaires (dans l’arène des gladiateurs par exemple) ne feront pas chuter le frame-rate, preuve que le moteur graphique a évolué et est parfaitement maitrisé par le studio anglais.
Jouabilité: Si vous aviez aimé Arkham Asylum, les différents ajouts des développeurs devraient rendre votre expérience encore plus inoubliable. Les mouvements s’enchainent de manière ultra fluide et vous ne ressentirez que très rarement de l’énervement lorsque vous devrez vous déplacer d’un point A à un point B. Bien sûr, le vol plané n’est pas très simple à maitriser (malgré une épreuve qui vous obligera à en connaitre les bases), mais le grappin est tellement puissant (une simple pression sur le bouton RB) qu’il deviendra rapidement votre moyen de locomotion préféré. Ajoutez à cela de nouveaux mouvements lors des combats, des phases d’infiltration encore plus techniques (attention à la vision nocturne de certaines ennemis), des contres légèrement revus, de nouvelles techniques d’éliminations, et vous réaliserez rapidement le travail abattu par Rocksteady. S’il ne fallait garder qu’un exemple en tête, ce serait certainement le combat contre Mr Freeze où vous aurez le choix entre une douzaine d’attaques afin de venir à bout du scientifique…
Durée de vie: En suivant l’histoire principale et en prenant part à très peu de missions secondaires, il vous faudra une dizaine d’heures pour venir à bout de Batman AC en difficulté normale. Mais attention, car en regardant vos statistiques, vous pourriez très vite prendre un coup au moral en apercevant que vous avez à peine réalisé un tiers des objectifs du jeu. En effet, outre les défis et la possibilité de refaire le jeu en mode “+”, le Chevalier Noir aura un nombre incalculable de missions secondaires à mener à bien, lui permettant ainsi de rencontrer Bane, Zsasz (sa voix me fait penser à l’émission SAV d’Omar et Fred), de résoudre les énigmes de Nigma ou encore de délivrer des prisonniers politiques, emprisonnés bien malgré eux avec la vermine du coin.
Bande son: Au niveau du doublage française, les fins connaisseurs reconnaitront des voix qui ont déjà travaillé sur l’univers Batman (film ou dessin animé) et les fans d’Emmett Brown (Retour vers le Futur) seront une fois de plus aux anges de retrouver sa voix adossée au Joker. Bien évidemment, la synchronisation labiale n’est pas parfaite (sauf en version originale), mais le soin apporté aux voix et l’atmosphère sonore termineront de convaincre les plus réticents.
Conclusion: S’il fallait retenir un point négatif, outre le scénario à l’intérêt quelconque, il s’agirait probablement du combat contre le boss final, assez risible voire décevant après tant d’heures passées à vivre des moments d’anthologie. Mais pour le reste, Batman Arkham City nous propose une expérience inégalée et son passage au monde plus ouvert est une franche réussite. Les fans ne seront pas en reste puisque de nombreux ennemis (célèbres) du Chevalier Noir répondent également à l’appel, que ce soit au fil de l’histoire principale ou lors de missions secondaires qui devraient vous tenir en haleine durant de nombreuses heures dans la ville-prison. Déjà annoncés avant la sortie du jeu, de futurs DLCs liés à Nightwing et Robin devraient vous permettre de profiter encore plus du mode Défi, même si l’on se prend à rêver de nouvelles missions au coeur même de l’aventure. A moins qu’il ne faille attendre un troisième opus pour atteindre la perfection ?
Note: 9/10