Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée (version physique, v1.000.002, sortie le 21 mars 2025), Développeur: GUST, Éditeur: Koei Tecmo
La série Atelier existe depuis 1997 et la sortie du premier jeu, j’ai nommé Atelier Marie: The Alchemist of Salburg qui a d’ailleurs eu le droit à un remake en 2023 à l’occasion des 25 ans de la franchise. Après nous avoir laissé souffler quelques temps suite à une superbe trilogie Atelier Ryza, les développeurs de GUST sont de retour avec une nouvelle protagoniste dans Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée. Bien évidemment, on nous promet une monts et merveilles pour ce nouvel opus, mais quand on a un titre Atelier entre les mains, on se doute déjà de ce que l’on va y retrouver: un chara-design travaillé, du craft, de l’exploration, et des combats !
Le scénario prend place sur un continent en ruines, Aladiss, un lieu autrefois florissant grâce à l’alchimie jusqu’à ce que cette art devienne tabou et considéré comme maléfique. Vous y incarnez Yumia Liessfeldt, une jeune alchimiste qui se cherche encore, bien décidée à comprendre les raisons qui ont amenées à la chute de l’Empire aladissien avec l’aide de ses compagnons d’infortune et à lever le voile sur la mort de sa mère survenue il y a trois ans…
Comme souvent avec ce type de jeu, il sera nécessaire de laisser du temps au jeu afin de mettre en place tous les tenants et aboutissants. Par exemple, l’introduction (qui sert de tutoriel géant) peut sembler assez brute de décoffrage dans sa façon d’amener les évènements à nous, surtout que l’on bascule tout de suite après sur une scène s’étant déroulée en amont avec des personnages qui se rencontrent pour la première fois.
Ayant découvert cette série sur le tard avec la Nintendo Switch, c’est assez naturellement que je faisais toutes les précédentes aventures sur la console hybride de Nintendo. Las, le dernier épisode m’avait laissé un goût d’inachevé d’un point de vue technique, raison pour laquelle j’ai opté pour la version PS5 pour cet Atelier Yumia. A noter que mon temps de jeu s’est déroulé à parts égales entre du jeu sur TV 4K (PS5 Pro) et des sessions sur PlayStation Portal.
Bien évidemment, ce qui saute aux yeux dès les premières minutes, c’est ce chara-design toujours aussi réussi qui sied parfaitement à la série: néanmoins l’ensemble semble s’être assagi et ce n’est pas forcément pour me déplaire. Si la direction artistique est une réussite, les animations ne sont pas en reste et que ce soit au cours des combats ou au gré de vos promenades, vous risquez à chaque instant d’avoir un décollement de la rétine devant la pléthore d’effets et le souci du détail…
Si le titre donne toujours la part belle à l’exploration et à l’alchimie (le craft, légèrement moins ludique que par le passé), avec de nombreux éléments à ramasser ici ou là, la série Atelier avait aussi pour elle ses combats au tour-par-tour assez réussis, même si on avait pu sentir quelques timides évolutions dans les derniers volets. Et en effet, pour Atelier Yumia, les développeurs ont pris le parti de basculer sur un système de combat en temps réel plutôt réussi, même s’il a aussi tendance à être assez brouillon à l’écran (dans le sens où il s’y passe beaucoup beaucoup de choses, jusqu’à la nausée). Le système utilisé pour les coups est bien pensé (quand vous déclenchez une action, il faut un temps de « cooldown » avant de pouvoir l’utiliser à nouveau), simple et facile à prendre en main (même si l’on peut se retrouver machinalement à matraquer tous les boutons pour voir ce qui va sortir), et le système de parade ou de zone d’effet rend le tout très agréable à jouer: il n’y a donc pas vraiment de fausse note à ce niveau-là (en dehors de certains ralentissements assez incompréhensibles) et c’est probablement une des parties les plus amusantes du jeu ! On adore également les possibilités offertes par le fusil, ce dernier étant une véritable trousse à outils avec de nombreuses possibilités pour aider les joueurs à avancer plus efficacement, ou aussi la synthèse simple qui permet de mettre à profit vos talents d’alchimiste pour créer des objets simples, sans avoir à retourner à votre atelier (des munitions, des gants pour la tyrolienne, des kits de survie, …)
Comme d’habitude, les doublages sont uniquement proposés en japonais, tandis que vous aurez la possibilité d’avoir les textes en français. A noter qu’il vous est également proposé de régler la taille des textes, mais aussi leur colorimétrie afin de permettre au plus grand nombre de profiter du titre dans de bonnes conditions (vive l’accessibilité). Les musiques sont présentes sans être trop oppressantes, et cela fonctionne à merveille pour découvrir ce gigantesque monde ouvert.
En terme de durée de vie, comptez une bonne trentaine d’heures pour en venir à bout tout en ayant pris le temps de faire quelques quêtes annexes. Il faut bien évidemment prendre en compte la difficulté que vous aurez choisi (de facile à très difficile), ainsi que votre envie à vouloir flâner ici ou là pour découvrir le monde. Certains joueurs ont réussi à finir le jeu en moins de quinze heures mais je pense qu’ils sont passés à côté de beaucoup (trop) d’éléments. A noter également que dès sa sortie, l’éditeur propose un Season Pass à 45 Euros sur les différents stores : ce dernier vous apporte 19 éléments dont des cosmétiques, des recettes ou de nouvelles cartes. L’intérêt reste encore à démontrer, mais sachez que vous pouvez aussi opter directement pour l’édition Ultime à 119,99 Euros (prix de vente conseillé) !
Au final, cet Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée est une excellente porte d’entrée pour les nouveaux venus dans l’univers de la série Atelier, avec notamment une localisation en français qui conviendra au plus grand nombre. Toujours aussi beau, avec un chara-design à couper le souffle, le titre se permet également de proposer des mécaniques de jeux permettant à tout un chacun d’aborder le jeu sous son angle préféré: l’exploration à la recherche du moindre recoin caché, l’alchimie pour peaufiner vos ouvrages, ou les combats en temps réel qui allient dynamisme et effets flashy. On sent que le studio GUST a trouvé une recette convaincante pour faire repartir sa série, et il ne leur reste plus qu’à peaufiner tout cela lors des prochains épisodes…