Atelier Marie Remake: The Alchemist of Salburg (version dématérialisée, v1.0.0a, sortie le 13 juillet 2023), Développeur: GUST Studios, Éditeur: Koei Tecmo
Sorti en 1997 sur PS1 et Saturn, Atelier Marie: The Alchemist of Salburg est surtout connu comme étant le premier épisode de ce qui deviendra la franchise Atelier par la suite. Deux autres épisodes estampillés The Alchemist of Salburg suivirent quelques années plus tard et le reste appartient désormais à l’histoire du jeu vidéo. Et c’est finalement 26 ans plus tard, grâce au succès grandissant de la série dans le monde (Atelier Ryza a été une véritable révélation en ce qui me concerne), que GUST Studios se décide à sortir une version revue du premier titre baptisée Atelier Marie Remake: The Alchemist of Salburg pour un jeu qui demeurait une exclusivité du marché japonais jusqu’à présent.
Tout débute à la Royal Academy of Magic de Salburg où notre protagoniste, Marlone (ou Marie), essaye tant bien que mal d’apprendre les secrets de l’alchimie. Après avoir essuyé bien des échecs et être devenue la risée de l’académie, votre examen de la dernière chance consistera en la création d’un objet à même d’impressionner votre professeur, cette dernière vous octroyant un atelier afin de mener à bien votre mission. Mais attention, le temps vous est compté puisque vous n’aurez “que” cinq ans pour en venir à bout… Dès le départ, vous aurez donc le choix entre deux modes de jeu, sachant qu’il n’est pas possible d’en changer en cours de partie. Soit vous optez pour le mode ‘normal’ (comme l’opus d’origine) qui vous contraint à terminer votre examen en cinq ans sous peine de voir tomber l’écran ‘Game Over’, ou alors vous choisissez le mode ‘Unlimited’ qui n’aura pas de contrainte de temps et qui vous enlèvera une bonne dose de stress. Il faut d’ailleurs savoir que le temps sera votre principal adversaire dans cette histoire: il faudra se montrer perspicace pour ne rater aucun évènement (notamment ceux qui n’apparaissent que lors d’une saison bien spécifique) et bien optimiser vos sorties. Vous l’aurez compris, il faudra majoritairement faire preuve d’organisation et de planification afin de progresser dans le jeu, sachant que la moindre décision peut vous coûter des jours…
D’un point de vue graphique, nous retrouvons bien l’ambiance et la patte artistique de la série Atelier telle que nous la connaissons depuis les dernier volets: le chara-design des protagonistes apparaissant sur les écrans fixes est magnifique, et l’aspect 3D en jeu est plutôt réussi et sied parfaitement à l’ambiance (avec des personnages à la sauce Chibi, ce qui dénote évidemment avec leur représentation en 2D). Il y a certains aspects qui peuvent surprendre la première fois, comme le fait de pouvoir passer à travers certains PNJ, mais on s’y fait en se disant qu’il y a bien plus grave dans la vie (oui c’est très philosophique). On apprécie notamment la cueillette automatisée, le mode photo, la possibilité de pouvoir afficher une mini-carte en surimpression à l’écran, ou encore l’ensemble des aides/tutoriaux mis à notre disposition: on sent qu’il y a eu un gros travail à ce niveau pour donner une seconde jeunesse au titre et c’est vraiment appréciable (quand on voit que d’autres éditeurs se contentent de surfer sur la nostalgie en sortant des jeux encore dans leur jus d’origine).
Côté combats, c’est encore du classique mais après tout, pourquoi vouloir à tout prix changer une formule qui marche. Les combats se déroulent en tour par tour et il est possible d’attaquer, de défendre, d’utiliser des objets ou des techniques consommant des PM. Il y a un peu de tactique qui rentre en ligne de compte bien évidemment, mais au final, les affrontements se révèlent être assez faciles et rares sont les moments où vous éprouverez de la crainte pour votre groupe.
Bien que la série ait connu un succès grandissant, cet épisode ne profite pas d’une localisation en français, ce qui pourra rebuter certains joueurs qui voyaient là une excellent occasion de se replonger aux origines de la série. Le niveau d’anglais utilisé n’est pas foncièrement élevé donc si vous avez quelques bases, cela devrait bien se passer, sachant que la partie doublage est uniquement disponible en japonais.
Ne connaissant pas le jeu d’origine, excepté à travers quelques vidéos que j’ai regardé de-ci de-là pour me faire une idée du travail effectué, sachez tout de même que le jeu propose la prise en charge des vibrations, trois niveaux de difficulté pour les combats, des sauvegardes automatiques, une option graphique (pour privilégier la qualité ou la performance), de nombreuses options en jeu (pour courir, pour passer des évènements, pour contrôler le niveau de zoom), la possibilité d’écouter les musiques d’origine ou du remake, et j’en passe! Bref, on sent vraiment que le studio a essayé de rajouter le plus possible d’options qui nous semblent normales aujourd’hui, mais qui l’étaient beaucoup moins au siècle dernier, tout cela pour améliorer notre ressenti vis-à-vis du jeu.
A noter qu’il existe deux packs gratuits à télécharger sur l’eShop, à savoir un accessoire (une paire de lunettes qui célèbre les 25 ans de la série) et un pack de musiques en jeu (provenant des autres jeux Atelier). Mais ce n’est pas tout car si vous avez un peu d’argent à mettre dans le titre, sachez qu’il existe également un pack Deluxe affiche à 21,99 Euros et permettant de débloquer Atelier Marie Plus (le jeu originel accessible depuis le menu principal du jeu), le Gust Extra BGM Pack (plus de 400 morceaux) et des costumes additionnels au nombre de 33 (3 tenues pour chacun des 11 membres de votre groupe).
Au final, Atelier Marie Remake: The Alchemist of Salburg ne mérite sans doute pas d’être classé dans la catégorie Remake comme certains jeux récents (Final Fantasy VII, The Last of Us) mais cela reste tout de même une remasterisation d’excellente facture. Les habitués de la série Atelier seront rapidement en terrain connu, entre l’univers, les notions d’artisanat (évidemment) ou encore les équipes à former pour vous lancer dans vos phases d’exploration à la recherche de matériaux, mais on sent que le titre date de plusieurs années dans le sens où il ne propose pas la profondeur des derniers épisodes en date: pas de véritable quête principale, une durée de vie légèrement supérieure à dix heures (même si plusieurs fins existent), et une gestion du level-up assez surprenante (bien que logique). Il reste toutefois dommage d’avoir bloqué l’épisode d’origine derrière un pack payant: il aurait été fort appréciable de pouvoir le tester sans coût supplémentaire, voire de pouvoir basculer d’un mode graphique à un autre en cours de jeu (ce qui pouvait engendrer un travail conséquent puisque le studio a rajouté bon nombre d’évènements). Mais ne faisons pas la fine bouche: c’est déjà presque un miracle de pouvoir profiter d’un remake dans cet état, et il n’y a plus qu’à attendre que le studio se penche avec autant de sérieux sur la suite de cette trilogie…