Un raccourci dans le temps (A Wrinkle In Time), durée 1h50, au cinéma le 14 mars 2018, réalisé par Ava DuVernay, avec Storm Reid, Oprah Winfrey, Reese Witherspoon, Gugu Mbatha-Raw, Zach Galifianakis, Michael Pena, Helena Bonham Carter, …

Comme la plupart des collégiens, Meg Murry manque d’assurance et tente de trouver sa place. Très intelligente (ses parents sont des scientifiques mondialement connus), elle possède – tout comme son petit frère Charles Wallace – un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père va l’amener à faire la connaissance de trois guides – Mme Quidam, Mme Qui, Mme Quiproquo– venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagnés de Calvin, un camarade de classe, ils trouvent au cours de leur quête un raccourci spatiotemporel les entraînant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne un personnage maléfique…

Adaptation du roman éponyme de Madeleine L’Engle publié en 1962, Un raccourci dans le temps hérite d’ores et déjà de l’étiquette du pire film de l’année 2018 (oui je spoile mon avis dès le départ mais ce film est une ignominie). Et pourtant avec un budget avoisinant les 100 millions de dollars, on aurait pu espérer des effets spéciaux à minima passables, mais même la partie visuelle est ratée. Franchement je suis sorti de la séance tellement contrarié qu’il m’a fallu quelques jours pour pouvoir coucher mon avis sur “papier”, en essayant d’oublier le fait que j’ai voulu sortir à plusieurs reprises de la salle…

Réalisé par Ava DuVernay, le long métrage nous invite à suivre les aventures de Meg (Storm Reid) dont le père a disparu il y a quatre ans, sans laisser de traces. Avec Charles Wallace (Deric McCabe), son frère adoptif, ils vont devenir rapidement les cibles préférées des harceleurs de leurs écoles respectives (ben oui, t’es pas normal si ton père est parti), à tel point que la jeune fille va se renfermer sur elle-même en essayant de comprendre pourquoi son père, le Dr Alex Murry (Chris Pine), les a abandonné avec leur mère, Dr Kate Murry (Gugu Mbatha-Raw). A noter d’ailleurs que cette dernière n’a pas beaucoup de présence à l’écran et c’est pourtant la meilleure actrice du film: un comble !

Mais tout à coup, c’est le drame, puisqu’à peine quelques minutes après que Calvin (Levi Miller), un camarade d’école un peu plus intelligent que les autres, ne débarque chez elle, trois “Guides” débarquent à leur tour pour lui expliquer que son père est bien vivant à 91 milliards d’années lumières de la Terre (rien que ça) et qu’il faut aller le sauver.

Les Guides ? Ce sont Mme Quiproquo (Reese Witherspoon), une femme légèrement allumée, Mme Quidam (Mindy Kaling), qui ne parle qu’en citant d’autres personnes (Outkast, Buddha, …) ou encore Mme Quidam (Oprah Winfrey) qui pourrait gagner un Razzie Award pour son rôle tellement elle est ridicule (juste sa première apparition pourrait vous faire tourner de l’oeil). Elles se mettent donc à expliquer ce qu’est la compraction, la possibilité de faire des voyages spatio-temporels en un clin d’oeil. Mais comme il faut aller sauver Alex Murry à l’autre bout de l’Univers, tout ce beau monde part sans la moindre question juste en écoutant trois illuminées. On a rarement vu mieux en matière de kidnapping d’enfants …

Et là, c’est le drame (bis) avec la découverte des planètes et des mondes entièrement réalisés en image de synthèse. C’est bien simple, il n’y aura presque plus aucun plan sans fond vert jusqu’à la fin du film et ça se ressent à la moindre scène (et je vous passerai les créatures ridicules comme l’espèce de Dragon dont on ne comprend pas la présence dans le film). Ajoutez à cela la menace de “Ça” (IT en version originale, rien à voir avec un quelconque clown), une force des ténèbres qui convoite le pouvoir des lumières et qui est bien parti pour engloutir l’Univers dans son intégralité, et vous comprendrez que l’histoire n’a ni queue ni tête.

Le problème, c’est que l’on ne parvient JAMAIS à rentrer dans le récit ni à ressentir le moindre frisson (ou peur) face au challenge qui se dresse devant les trois enfants : c’est creux du début à la fin !

Sur la planète Orion, nos “amis” rencontrent un Médium (incarné par Zach Galifianakis) qui va essayer de les aider à retrouver Alex Murry. Et comment ? En les obligeant à se tenir en cercle, sur un pied, sur des pierres tremblotantes au bord d’un gouffre, le tout avec des CGI aussi moches que possibles. Cette scène n’a AUCUN intérêt, et on se dit que la planète suivante sera plus intéressante … Mais non ! On va y croiser Michael Pena ou encore Bellamy Young, mais leurs apparitions ne sont même pas intéressantes. Et le pire est à venir car si vous trouviez que l’acteur qui incarne le jeune Charles Wallace était déjà mauvais, vous allez désormais le découvrir alors que les forces des ténèbres ont pris possession de son corps et que “Ça” parle à travers lui : le sommet du ridicule est atteint !

Bref, vous l’aurez compris, ce film n’aurait tout simplement jamais dû voir le jour, et même en doublant le budget, je ne suis pas certain que le scénario aurait pu gagner en profondeur (je ne connais pas le matériel d’origine donc je ne peux pas vous dire à quel point cette adaptation est à côté de la plaque).

Je pourrais vous dire d’offrir le futur blu-ray à une personne que vous détestez mais non, ce serait faire croire à Disney qu’il y a un public pour ce genre de films … Alors passez votre chemin, il y a plein d’autres films qui méritent vraiment votre argent. Et pour ceux qui se demanderont pourquoi la note n’est pas plus basse, c’est parce que j’ai bien conscience que je ne vois pas tous les films et qu’il y a certainement encore pire … Si si !

Un Raccourci Dans Le Temps
Un raccourci dans le temps (2018)
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