Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar (Pirates of the Caribbean: Dead Men Tell No Tales), durée 2h09, sortie cinéma le 24 mai 2017, réalisé par Joachim Rønning et Espen Sandberg, avec Johnny Depp, Javier Bardem, Brenton Thwaites, Kaya Scodelario, Orlando Bloom, Geoffrey Rush, …
Après un quatrième épisode qui fleurait bon la fin, la saga Pirates des Caraïbes tente un nouveau comeback avec Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar qui débarque sur les écrans avec près de deux ans de retard. Réalisé par Joachim Rønning et Espen Sandberg, ce nouvel opus va essayer de nous faire oublier La Fontaine de Jouvence (pas très difficile) tout en relançant la franchise sur les traces du premier volet (d’ailleurs les principaux protagonistes de la première trilogie sont de retour). Doté d’un budget colossal estimé à 230 millions de dollars, le long métrage se doit de marcher sur les traces de ses prédécesseurs (plus de 3,7 milliards de dollars de recette au box office mondial) et pourra compter sur un scénario de Jeff Nathanson (Rush Hour 2, Rush Hour 3, Indiana Jones 4, …).
Les temps sont durs pour le Capitaine Jack, et le destin semble même vouloir s’acharner lorsqu’un redoutable équipage fantôme mené par son vieil ennemi, le terrifiant Capitaine Salazar, s’échappe du Triangle du Diable pour anéantir tous les flibustiers écumant les flots… Sparrow compris ! Le seul espoir de survie du Capitaine Jack est de retrouver le légendaire Trident de Poséidon, qui donne à celui qui le détient tout pouvoir sur les mers et les océans. Mais pour cela, il doit forger une alliance précaire avec Carina Smyth, une astronome aussi belle que brillante, et Henry, un jeune marin de la Royal Navy au caractère bien trempé. À la barre du Dying Gull, un minable petit rafiot, Sparrow va tout entreprendre pour contrer ses revers de fortune, mais aussi sauver sa vie face au plus implacable ennemi qu’il ait jamais eu à affronter…
Nous n’allons pas y aller par quatre chemins : oui ce cinquième volet réussit à relancer la franchise Pirates des Caraïbes (ce n’était pas bien difficile quand on voit les deux précédents films) mais il y a encore beaucoup trop de longueurs pour vous donner envie de le revoir par la suite. Histoire d’attirer anciens et nouveaux spectateurs, l’histoire vous propose de suivre les aventures de Henry Turner (Brenton Thwaites), fils de Will Turner (Orlando Bloom) et d’Elizabeth Swann (Keira Knightley) : difficile de faire plus évident au niveau mythologie ! Le fiston veut que son père revienne à la vie “normale” en levant le sort qui le contraint à naviguer (sous le niveau de la mer) à bord du Hollandais Volant. Et pour mettre un peu d’amour dans ce périple, le jeune Henry va rapidement se retrouver aux côtés de Carina Smyth (Kaya Scodelario), qui est elle-même la fille cachée d’un autre illustre personnage de la saga ! Tout est lié, tout le monde est heureux, et il n’y a plus qu’à trouver un semblant de scénario pour relier tout cela !
Oui mais voilà, il n’est pas toujours aisé de trouver une histoire qui tienne la route (ou la mer dans le cas présent), et à trop vouloir que Johnny Depp fasse du Jack Sparrow, ses apparitions deviennent rapidement poussives et l’on se prend à attendre la prochaine scène avec une certaine anxiété. Quant à la recherche du Trident de Poséidon, seule arme capable de lever toutes les malédictions maritimes, elle ne parvient jamais vraiment à nous enthousiasmer. Il ne reste alors que la prestation de Javier Bardem en Capitaine Salazar pour sauver le film de la noyade. De ce côté là, il faut dire que les studios ont mis le paquet sur les effets spéciaux (même si certains sont un peu loupés) et le tout fonctionne parfaitement, que ce soit au niveau de l’équipage (plus morts que vivants), ou du navire Silent Mary qui donne l’impression d’être vivant dès qu’il est lancé sur une proie : une franche réussite ! Enfin, vous allez découvrir d’où vient le sobriquet “Sparrow” de Jack dans une séquence où Johnny Depp a été rajeuni numériquement : même si on n’atteint pas le niveau de Star Wars: Rogue One dans le procédé, l’effet reste très correct.
Au final, malgré une ressemblance un peu trop marquée avec le premier volet (est-ce un mal ?), ce Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar remplit son contrat et parvient à nous faire oublier les épisodes 3 et 4. Reste à voir si une suite est possible, en réduisant peut-être les passages avec Johnny Depp (ou alors par pitié, arrêtez de lui faire jouer un pirate ivre) et en remettant en avant la famille Turner. Et puis c’est toujours un plaisir d’entendre le thème musical de Hans Zimmer se déclencher : frissons assurés !