Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires (Abraham Lincoln: Vampire Hunter), durée 1h45, sortie cinéma le 8 août 2012, réalisé par Timur Bekmambetov, avec Benjamin Walker, Dominic Cooper, Anthony Mackie, …
Produit par Tim Burton, Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires est l’adaptation d’un roman éponyme écrit par Seth Grahame-Smith en 2010, et officiant ici comme scénariste. De son côté, outre sa casquette de producteur, Timur Bekmambetov (Wanted) s’est également chargé de la réalisation en y apportant tout son savoir-faire ! Quant au rôle titre, il est tenu par Benjamin Walker, un jeune acteur de 29 ans qui tient ici son premier “grand” rôle au cinéma, en incarnant le seizième Président des Etats-Unis sur une période d’une trentaine d’années, de ses débuts en tant que bucheron jusqu’à son départ pour une représentation théâtrale qui lui fut fatale en 1865. En effet, le film s’appuie sur des évènements réels afin d’étoffer son histoire et c’est ainsi que vous découvrirez le mariage d’Abraham Lincoln avec Mary Todd (Mary Elizabeth Winstead, Die Hard 4, Scott Pilgrim), vous revivrez la proclamation de l’abolition de l’esclavage, la Guerre de Sécession, et bien évidemment la fameuse bataille de Gettysburg…
Lorsqu’Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la guerre de Sécession.
[dailymotion xsxn3f]Mais on ne vous avait pas tout dit sur ce brave Abraham Lincoln, également surnommé Abe par ses proches. Très jeune, Abraham a assisté à la mort de sa mère, mort qui n’avait rien de naturel puisqu’elle était le fait d’un vampire. Cet évènement déclencha chez lui des envies de revanche et c’est ainsi qu’il devint un formidable manieur de hâche, une vraie machine à tuer, et donc un extraordinaire chasseur de vampires (d’où le titre du film, CQFD). A partir de là, les spectateurs vont assister à des combats tantôt épiques, souvent grotesques, contre des créatures assoiffées de sang, le tout à base de ralentis devenant rapidement lourdingues, appuyés par des effets sonores encore plus indigestes : tout ce que les effets type “bullet time” ont de plus mauvais à proposer. On essayera d’oublier rapidement certaines séquences encore plus improbables, en plus d’être ratées sur le plan des effets spéciaux, comme celle où les protagonistes se lancent des chevaux à la figure (il n’y avait pas d’armes blanches à portée de main), ou encore celle où l’on voit nos “héros” courir sur le toit d’un train en feu : de vrais surhommes !!! De plus, malgré toute la sympathique que l’on puisse avoir pour Rufus Sewell, qui incarne ici le Vampire originel prénommé Adam (ça ne s’invente pas), les spectateurs seront certainement déçus par cette incarnation du Mal, certes intelligent, mais loin d’être assez charismatique pour nous faire craindre le pire pour l’avenir de la Nation…
Pour ne rien gâcher, le montage étant assez chaotique lors des scènes d’action, la 3D (injustifiée) vous donnera rapidement mal à la tête (pour rester poli), et l’on ne saurait que trop vous conseiller d’économiser quelques deniers. On peut également regretter certaines ellipses temporelles qui auraient mérité un peu plus d’attention, ou encore la faible présence à l’écran de certains personnages, tant principaux que secondaires ! Le postulat de base était plutôt original, et aurait pu accoucher d’un long métrage sympathique, mais Timur Bekmambetov en a décidé autrement, nous obligeant à nous coltiner des effets spéciaux bon marché et des séquences “bullet time” à rallonge. Au final, Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires est donc un bon nanar à gros budget (70 millions de dollars), et rien de plus; un film à prendre au second degré (on aurait peut-être apprécié que cet aspect soit poussé plus loin par le réalisateur) et qui utilise l’Histoire pour déverser sa horde de vampires (très à la mode) sur l’Amérique ! Mais rassurez-vous, car à moins de changer de personnage principal et d’époque, on imagine mal comment une suite pourrait voir le jour : un mal pour un bien…
Note: 4/10