Un agent paramilitaire de la CIA, présumé mort, est recruté par un millionnaire reclu pour travailler sur un projet top-secret : prévenir le crime avant qu’il ne se produise ! Un ingénieux programme élaboré par Finch identifie chaque jour des personnes qui vont être impliquées dans un crime. Victime ou coupable ? Reese va devoir mener l’enquête pour découvrir qui est en danger et empêcher qu’un nouveau meurtre soit commis…
Produite par J. J. Abrams (Lost, Alias, Fringe) et créée/scénarisée par Jonathan Nolan, surtout connu du grand public pour avoir collaboré avec son frère (Christopher) à l’écriture de The Dark Knight et de The Dark Knight Rises, Person Of Interest (POI) est très certainement LA meilleure surprise de cette année 2011/2012 en terme de série (avec Homeland, je vous l’accorde). Diffusée aux Etats-Unis sur CBS dans l’ancienne case horaire des Experts, POI a très rapidement su trouver son public, à tel point que le Network n’a pas tardé à commandé 10 épisodes supplémentaires, portant ainsi le total de cette première saison à 23 épisodes. Mais alors, outre un nom qui vous rappellera certainement les “Points d’intérêt” qui fleurissent sur les GPS, de quoi parle vraiment Person Of Interest ?
La série nous propose de suivre les mésaventures de John Reese (Jim Caviezel), un ancien membre des forces spéciales américaines présumé mort. Alors qu’il est au fond du trou, notamment après la mort de la femme qu’il aime/aimait, John est approché par un milliardaire répondant au nom de Finch. Ce dernier, Harold Finch (Michael Emerson), n’est autre qu’un petit génie de l’informatique qui a travaillé (de manière anonyme) pour le gouvernement américain au début des années 2000 avec son associé Nathan Ingram (Brett Cullen). A eux deux, ils ont inventé la Machine, un système complexe capable de prédire des attentats en se basant sur une collecte minutieuse de données telles que les flux vidéos des caméras, ou encore les écoutes téléphoniques, le tout étant fait de manière totalement illégal : la suite logique des traumatismes et de la psychose post-11 Septembre. Las, voyant la puissance qu’une telle Machine pourrait avoir entre les mains d’individus mal intentionnés, mais aussi sur la vie des citoyens américains en repérant des crimes et délits qui n’ont pas encore été commis, Finch décide de garder un contact privilégie, bien que discret, avec la Machine. Si cela vous rappelle un peu le principe du film Minority Report, vous n’auriez pas complètement tort dans le fond, même si la forme prend une toute autre direction. Malheureusement pour lui, avec une jambe qui lui joue des tours, et un physique assez quelconque (pour ne pas dire frêle), difficile de venir en aide à la population ! C’est donc la raison pour laquelle ce dernier se décide à engager Monsieur Reese pour le seconder, mais aussi pour lui donner une seconde chance dans la vie…
Vous l’aurez compris, cette fameuse Machine joue un rôle primordial dans la série puisqu’elle délivre à Finch le numéro de Sécurité Sociale d’une personne qui va se retrouver au coeur d’un crime/délit, avec un soupçon de mystère puisqu’il est impossible de savoir à l’avance si la personne sera la victime ou le bourreau. Charge à John Reese de le découvrir, même si sa présence sur différents lieux de crimes va rapidement attirer l’oeil de certains inspecteurs (Joss Carter en tête, aidée d’un certain Lionel Fusco) qui ne tarderont pas à vouloir attraper l’Homme en Costume, le pseudo qui lui est rapidement attribué (je vous rappelle qu’il n’a aucune existence légale) étant donné qu’il apparaît toujours parfaitement vêtu … A moins que les apparences ne soient trompeuses ?
Mais la ville de New York est pourrie jusqu’à la moelle et notre duo va rapidement se retrouver confronté à la mafia locale, à la guerre des gangs, à la montée en puissance d’Elias (LE parrain de la ville), aux flics corrompus (l’unité HR de la NYPD) qui filent quelques coups de main au crime organisé et j’en passe… Il existe donc de nombreuses ramifications tout au long de la saison, avec de nombreux flashbacks dans le passé de nos deux compères pour apprendre à mieux les cerner, mais également la confrontation avec les anciens collègues (CIA) de John Reese qui vont refaire surface afin de lui toucher deux mots sur sa prétendue mort, ou encore un pirate informatique répondant au nom de Root (comme c’est original) qui donnera pas mal de fil à retordre à Finch pour prendre le contrôle de la Machine. Et puis, difficile pour Reese de faire entièrement confiance à ce milliardaire sorti de nulle part et qui semble vouloir cacher sa véritable identité/vie : la confiance se gagne et il faudra attendre la fin de saison pour que ces deux là se considèrent enfin comme amis, même si l’on sent qu’il existe encore de nombreuses zones d’ombres…
Au final, la technologie et la mythologie qui sont développées autour de Person Of Interest sont vraiment intéressantes, le tout couplé à un esthétisme assez classe autour du système de caméras et de flashbacks, et ce jusqu’au dernier épisode qui va remettre beaucoup de choses en question, tout en apportant de nouvelles interrogations : comment fonctionne la Machine ? comment communique-t-elle ? où se trouve-t-elle ? sous quelle forme ? Autant de mystères qui devraient peu à peu s’éclaircir lors de la seconde saison, car avec des audiences avoisinant les 14 millions de téléspectateurs en moyenne, CBS n’a pas mis longtemps à signer pour une seconde saison complète ! Et avec une trame de fond qui semble parfaitement maîtrisée par les scénaristes et des épisodes haletants, il n’y a pas de raisons pour que cela s’arrête de si tôt…
Note: 9/10